Pourquoi les anneaux de Quaoar interrogent tant les astronomes

QuaoarQuaoar artist illustration NASA/G. Bacon (STScI)
L'objet céleste Quaoar intrigue les astronomes. Quaoar change notre perception des systèmes d'anneaux.
Une découverte récente aux confins de notre système solaire vient poser davantage de questions que de réponses aux meilleurs astronomes du monde. Il s’agit plus précisément des anneaux de Quaoar, un objet céleste mesurant environ la moitié de la taille de Pluton et situé à 6 milliards de kilomètres de la Terre.
L’objet céleste Quaoar intrigue les astronomes
Une équipe de chercheurs internationale a fait cette découverte grâce à HiPERCAM, une caméra ultra-sensible conçue à l’Université Sheffield au Royaume-Uni. Celle-ci a été placée sur le plus grand télescope optique du monde. La caméra a permis aux scientifiques d’étudier les anneaux de Quaoar, lesquels sont “trop petits et vagues” pour être vus directement. À la place, ils ont été découverts durant une occultation d’une minute – lorsque Quaoar bloquait la lumière d’une étoile éloignée. Deux “diminutions de lumière” ont été observées avant et après l’occultation, celles-ci seraient, selon les experts, causées par les anneaux de Quaoar.
Comme Pluton, Quaoar n’est pas une planète à proprement parler ; c’est ce que l’on qualifie de planète naine, que l’Union Astronomique Internationale décrit comme une planète qui est en orbite autour du soleil, qui maintient une forme ronde et qui a nettoyé son orbite des débris. Pluton, qui était la neuvième planète du système solaire jusqu’à la mise à jour de la définition en 2006, ne répond qu’à deux des trois critères. Quaoar fut découvert en 2002, mais n’est jamais rentré dans la liste des planètes du système solaire. Malgré cela, elle partage certains points communs avec certaines de nos planètes. Comme Neptune, Saturne et Jupiter, Quaoar a des anneaux et, selon une récente étude publiée dans Nature, ses anneaux sont particulièrement intéressants.
Quaoar change notre perception des systèmes d’anneaux
Ce n’est pas la rareté des systèmes d’anneaux en général qui surprend les scientifiques. Ni le fait que Quaoar a un anneau malgré sa petite taille. Ce qui suscite tant d’interrogations, c’est que le système d’anneau existe deux fois plus loin que la limite que nous puissions jusqu’à présent. L’anneau est à sept “rayons planétaires”. La distance maximale établie jusqu’à présent, à laquelle les experts font référence sous le nom de limite de Roche, est d’environ trois rayons planétaires et demi. Avant la découverte des anneaux de Quaoar, on pensait que les forces de marée du corps primaire excèderaient la force gravitationnelle retenant le corps secondaire (les anneaux dans notre cas). Les anneaux devraient alors se désintégrer.
Le Professeur Vik Dhillon, de l’Université Sheffield, co-auteur de l’étude, explique : “C’était inattendu de découvrir ce nouveau système d’anneau dans notre Système Solaire et il était plus inattendu encore de découvrir des anneaux si éloignés de Quaoar, ce qui remet en question nos notions précédentes quant à la formation de tels anneaux. Tout le monde découvre les magnifiques anneaux de Saturne quand il est enfant, espérons que cette nouvelle découverte puis nous renseigner sur leur formation.”
Nous connaissons des planètes à anneaux depuis des siècles. Galilée avait découvert les anneaux de Saturne avec un télescope en 1610. Mais si nous connaissons leur existence, nous sommes encore loin de tout savoir les concernant. Les astronomes découvrent de nouveaux éléments et développent de nouvelles théories constamment, y compris une qui pourrait expliquer pourquoi les anneaux de Jupiter ne sont pas aussi visibles que ceux les voisins.