Pourquoi Pluton n’est plus une planète depuis 2006 ?
Depuis août 2006, notre système solaire ne compte plus que huit planètes. Mais pour quelles raison ?
Ce jour, nous apprenons que deux chercheurs relancent l’idée de l’existence d’une planète qui serait située aux confins du système solaire. Selon eux, une planète de petite taille ressemblant à la Terre ou à Mars pourrait bien s’y trouver.
Ces chercheurs des universités de Colombie-Britannique et d’Arizona estiment que cette potentielle neuvième planète aurait été éjectée de son orbite originelle après avoir tourbillonné au-delà de la ceinture d’astéroïdes, au milieu des géantes gazeuses. “Heu, une neuvième planète ? Il y en a déjà 9, ce serait pas 10 de fait ?”. Non, enfin c’est ce qui nous a été enseigné avant 2006 car notre système compte bien officiellement 8 planètes, Pluton ayant été déclassée à l’été de cette année. Revenons sur les raisons de cette exclusion de la liste des planètes du système solaire.
Pluton, une découverte en 1930
Revenons d’abord à l’année 1930, quand l’astronome américain Clyde Tombaugh débusque Pluton, qui se situe entre 4,5 milliards et 7,35 milliards de kilomètres de la Terre. Certes, elle est différente des autres : une petite taille (1 000 km de diamètre de moins que la Lune), une orbite très elliptique et très inclinée par rapport au plan défini par les orbites des autres planètes du système solaire… Mais malgré ces caractéristiques, elle est pourtant considérée comme la 9e planète de notre système solaire. Et l’humanité vit très bien avec cette idée, en tout cas pendant près de trois-quarts de siècle.
Tout change dès 2003
Car en cette année 2003, les choses commencent à sentir le roussi pour Pluton. En effet, un corps céleste plus gros que Pluton, Éris, est découvert et il s’avère être plus grand que la neuvième planète. Au moment où se pose la question de la comptabiliser comme dixième planète, d’autres découvertes sont faites grâce aux progrès de la technologie.
Au lieu d’ajouter des planètes à la liste, l’Union astronomique internationale (UAI) s’est vue contrainte de re-définir ce qui pouvait être nommé “planète” :
- c’est un “objet céleste en orbite autour du soleil”, pour Pluton c’est d’accord ;
- une planète a une forme sphérique, c’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait assez de matière pour que la force de gravitation finisse par former une sphère ou ce qui s’en rapproche. Un critère rempli par Pluton ;
- sera nommé “planète” le corps céleste qui aura “nettoyé les environs” des autres corps qui se trouvent en orbite. Seulement, comme Éris est plus gros que Pluton et dans son proche voisinage, cette dernière doit être considérée comme une planète naine. Le couperet est donc tombé fin août 2006.
Un espoir (déçu) en 2018
Mais une dizaine d’années plus tard, un astronome du Florida Space Institute à Orlando, du nom de Philip T. Metzger veut revenir sur ce déclassement. Car selon lui, la définition que nous venons de rappeler “repose sur le fait que la planète devrait dépendre d’un concept que personne n’utilise jamais dans ses recherche”. Ou plutôt, n’utilise plus plus depuis 1802, quand la mention “vider ses alentours des objets en orbite” est évoquée pour la première fois.
Et d’après le ce scientifique, “si vous prenez ça au sens littéral, il n’y a pas de planète, car aucune ne vide ses alentours de la sorte”. Très bien, mais alors selon lui c’est quoi une planète ? C’est “un corps de masse sous-stellaire qui n’a jamais subi de fusion nucléaire et qui a suffisamment d’auto-gravitation pour prendre une forme sphéroïdale correctement décrite par une ellipsoïde triaxiale, quels que soient ses paramètres orbitaux”. Le problème est que si l’on devait se référer à cette définition, le nombre de corps devant rejoindre la liste des planètes serait trop impressionnant, car beaucoup d’entre eux répondent à ces caractéristiques. Peine perdue, Pluton reste une planète naine.