Pourquoi dit-on “pleurer comme une madeleine” ?
D'où vient l'expression "pleurer comme une madeleine", désignant une personne dont les larmes coulent abondamment ?
A-t-on déjà vu une madeleine, soit le petit gâteau bien connu en forme de coquillage, ruisseler de larmes ? Pourtant, une expression parle bien de “pleurer comme une madeleine”. Il s’avère que si l’on remonte à l’origine de cette formule, la madeleine que l’on confectionne et que l’on déguste n’y apparaît en aucun cas. Mais alors, à quoi est-il fait référence ici ?
“Pleurer comme une madeleine” : une expression prenant appui sur la Bible
Il convient de consulter l’histoire du christianisme pour comprendre l’expression suscitée. Marie La Magdaléenne, que l’on appelait Marie-Madeleine ou tout simplement Madeleine, s’était confiée au Christ pour ses péchés commis durant son passé de prostituée. Ce faisant, elle ne cessait de pleurer, tant et si bien qu’elle avait ensuite pu laver les pieds du Christ avec ses larmes. Marie-Madeleine avait été pardonnée, pour devenir une disciple de Jésus. Elle aurait pleuré une seconde fois en découvrant le tombeau, vide, de Jésus, ce qui aurait amené le Christ ressuscité à apparaître pour la première fois.
Une construction qui a évolué au fil du temps
Dans un premier temps, antérieur au XIXe siècle, il était assez commun de dire “faire la Madeleine”, une expression qui se rapprochait des larmes de crocodile en traduisant ainsi une fausse émotion. C’est Honoré de Balzac qui employa la formule définitive dans “La Comédie Humaine” : “Il ne revint pas pour dîner, et rentra fort tard. Je vous le jure, je restai dans ma chambre à pleurer comme une Madeleine, au coin de mon feu.” Et l’on notera l’emploi de la majuscule ici pour éviter toute confusion avec un célèbre mets.