Petit Bateau : l’enseigne française passe sous pavillon américain

L’enseigne française de vêtements pour enfants et adultes, connue pour ses iconiques marinières et sous-vêtements, a été rachetée par un groupe américain, marquant une étape importante dans son histoire centenaire.

Une page se tourne pour Petit Bateau

Changement majeur dans l’univers du prêt-à-porter pour enfants : la marque française Petit Bateau, symbole d’un savoir-faire textile ancré à Troyes, s’apprête à quitter le giron du groupe familial breton Rocher. Ce dernier, propriétaire de la griffe depuis 1988, a choisi le fonds d’investissement américain Regent pour reprendre les rênes de cette institution centenaire. Pour l’instant, aucun chiffre officiel n’a filtré concernant le montant de cette transaction. Une chose demeure certaine : la procédure ne sera définitivement validée qu’après consultation des instances représentatives du personnel.

Un nouveau souffle espéré avec Regent

Ce projet de cession, annoncé ce jeudi, s’inscrit dans une stratégie plus large de recentrage sur le cœur de métier – les cosmétiques – pour le groupe Rocher, qui détient aussi les marques Yves Rocher, Arbonne, Sabon ou encore Docteur Pierre Ricaud. Déjà en janvier, le groupe exprimait son intention de céder non seulement Petit Bateau, mais aussi la marque Stanhome. D’après Jean-David Schwartz, directeur général exécutif, ce choix répond à la volonté « d’assurer à Petit Bateau les meilleures conditions pour poursuivre son développement sur le long terme tout en préservant son ancrage et son identité ».

L’artisanat français au cœur des ambitions américaines

De son côté, Michael Reinstein, président de Regent, n’a pas manqué de souligner l’importance du patrimoine qu’il entend préserver. Il affirme vouloir honorer « ses traditions artisanales et son esprit français », un message qui vise sans doute à rassurer les collaborateurs comme les clients fidèles. Fondée en 2013 et basée près de Los Angeles, cette holding s’est déjà illustrée dans la relance d’autres « maisons patrimoniales » telles que Bally (Suisse), DIM (France) ou encore La Senza (Canada). Son portefeuille compte également plusieurs acteurs majeurs issus des secteurs de l’industrie ou des technologies.

Pilotage international et présence solide en France

Pour mesurer l’ampleur du défi, il suffit d’observer quelques chiffres-clés : chaque année, la marque produit près de 28 millions de pièces, dont plus de la moitié sont vendues en France. Aujourd’hui, ses 370 boutiques — dont 200 à l’étranger — ainsi que ses 760 détaillants (dont près des deux tiers hors Hexagone) témoignent d’un rayonnement international non négligeable. Employant environ 2 400 personnes (dont une majorité en France), l’entreprise opère depuis trois sites principaux : deux à Troyes (usine et logistique) et un au Maroc.

Une nouvelle étape stratégique s’annonce pour cet acteur historique du textile français ; reste désormais à observer comment l’expertise internationale apportée par Regent pourra insuffler une dynamique inédite tout en respectant ce qui fait depuis toujours la singularité de Petit Bateau.