Bientôt une déclaration obligatoire auprès des autorités pour vos prises de bar, dorade et autres poissons

Image d'illustration. Canne à pêcheADN
Les pêcheurs français devront prochainement signaler leurs prises de bars, dorades et autres espèces aux autorités. Cette nouvelle obligation vise à renforcer le suivi des stocks halieutiques et la gestion durable des ressources marines dans l’Hexagone.
Tl;dr
- Déclaration obligatoire des prises de poissons dès 2026.
- Espèces concernées : merlu, bar, thon rouge, dorades.
- Consultation publique en cours sur les modalités françaises.
Vers une traçabilité renforcée de la pêche de loisir
Dès 2026, une nouvelle règle va bouleverser les habitudes des pêcheurs récréatifs en France. Il leur faudra déclarer chaque prise de merlu, de bar, de thon rouge, ainsi que certaines espèces de dorades. Cette obligation, qui s’impose déjà aux professionnels, s’inscrit dans la transposition d’un règlement européen adopté en novembre 2023 et que le ministère de la Transition écologique entend appliquer sur le territoire.
Les espèces et zones visées par la réglementation
Le texte actuellement en consultation publique jusqu’au 2 octobre détaille précisément les zones concernées selon les espèces :
- Manche et Atlantique pour le lieu jaune (appelé aussi merlu ou colin) et le bar.
- Méditerranée, Atlantique et Manche pour le thon rouge et la dorade rose.
- Méditerranée uniquement pour la dorade coryphène.
Cette liste initiale est amenée à évoluer au fil du temps, selon l’état des populations de poissons suivies par les scientifiques.
Sauvegarder des ressources marines fragilisées
Pourquoi un tel virage réglementaire ? Les chiffres avancés par l’observatoire FranceAgriMer donnent une idée du phénomène : environ un demi-million de personnes pêchent depuis une embarcation en France, dont près de la moitié sont considérés comme « pêcheurs récréatifs ». Or, plusieurs espèces suscitent l’inquiétude. Le lieu jaune, particulièrement apprécié sur les étals, voit ses effectifs décliner à un niveau qui pousse certains experts à réclamer un moratoire. Quant au thon rouge, autrefois victime d’une intense surpêche, il commence tout juste à bénéficier des quotas mis en place dans les années 2000. La dorade rose demeure, elle aussi, sous quota depuis la vague d’intensification des années 1980. Seule la dorade coryphène tire son épingle du jeu grâce à sa croissance rapide.
L’incertitude sur les modalités pratiques
Le ministère précise qu’il reste encore à définir certaines modalités concrètes, notamment sur la déclaration en ligne obligatoire attendue pour janvier prochain. Ce projet d’arrêté attend désormais l’aval du futur gouvernement après la phase de consultation publique. Une étape décisive pour garantir une « exploitation durable des ressources », ambition affichée par le ministère. Si l’objectif est clair, beaucoup s’interrogent déjà sur sa mise en œuvre et son impact auprès des amateurs passionnés comme sur l’avenir du littoral français.