Pauvreté en France : la pandémie de Covid-19 n’a pas accéléré la précarité
D'après une enquête de l'Insee, la pandémie n'a pas accentué la pauvreté en France même si l'aide alimentaire s'est accéléré durant cette période.
L’étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (lnsee) montre qu’il n’y a en France pas plus de pauvres en 2020 qu’en 2019 malgré la pandémie de Covid-19.
Aides de l’État
L’enquête montre que les aides de l’État ont permis à de nombreuses personnes de tenir le coup durant les différents confinements successifs, même si chaque cas peut être particulier. 14,6 % des personnes seraient en dessous du seuil de pauvreté en France. Ce taux est stable par rapport à 2019. Cette stabilité peut étonner si l’on se réfère au ‘million de pauvres supplémentaire’ dont les médias se font l’écho depuis un an.
Mise en place de dispositif d’activité partielle, aides exceptionnelles aux ménages à bas revenus, allocations de solidarité spécifique (ASS), l’Etat a permis aux Français considérés comme pauvres (9,3 millions) -à savoir ceux gagnant moins de 1 063 € net mensuel-, de tenir bon.
Une autre étude de l’Insee réalisée sur les comptes bancaires de 203 000 clients de la Banque postale, démontre que la perte de revenus des plus modestes a été de 4 % en 2020, mais aurait atteint 7 % sans les aides proposées par le gouvernement -soit environ 400 000 pauvres de plus en 2020-.
Revers de la médaille, les associations notent une hausse de 10% des recours aux aides alimentaires. Au final, la France a évité une vague de pauvreté grâce au fameux “quoi qu’il en coûte”.
Au micro d’Europe 1, le Délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert ajoute : “Ça veut dire que des mesures de protection ont pu éviter que de nouvelles personnes, de nouvelles familles ne tombent en dessous de ce seuil de pauvreté. Par contre, ça ne dit pas si les personnes qui étaient déjà en situation de pauvreté ne se sont pas enfoncées davantage“.