Nord : 4 mois avec sursis pour un policier accusé de harcèlement sexuel sur deux collègues
Le 5 juillet dernier, le tribunal correctionnel de Béthune a condamné un policier de 49 ans à quatre mois de prison avec sursis. Le prévenu était jugé pour harcèlement sexuel sur deux collègues féminins.
Le policier enchaînait visiblement les propos et gestes déplacés à l’encontre de civils et de ses collègues. Le 5 juillet dernier, le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) a condamné cet homme de 49 ans à quatre mois de prison avec sursis. Il était jugé pour harcèlement sexuel sur deux collègues féminins entre 2015 et 2017.
C’est durant l’audience qu’a été révélé le comportement de ce policier à l’encontre de deux policières avec lesquelles il travaillait au commissariat d’Auby (Nord). Quand il arrivait à son lieu de travail, il déboutonnait son pantalon, rapporte 20minutes.fr. Il envoyait de plus des images pornographiques sur le téléphone d’une collègue et se moquait du caractère supposément « frigide » d’une autre.
Sexuellement harcelée par un collègue : « Je suis écœurée du monde de la police »
Ce policier avait même souhaité « bonne bourre » à des retraités qui venaient d’être contrôlés. Pour l’une des policières ayant porté plainte contre le fonctionnaire quadragénaire, quelque chose semble s’être brisé en elle suite à ce harcèlement dont elle estime avoir été victime : « Je suis écœurée du monde de la police. La femme n’y a pas sa place ».
Comme défense, le prévenu s’est décrit comme un « boute-en-train » voulant « mettre l’ambiance ». Il considère au passage que les deux policières le poursuivent en justice uniquement « pour de l’argent ».
« Les demandes des parties civiles étaient exorbitantes »
Alors que le réquisitoire du parquet était de dix mois avec sursis, le verdict aura donc été plus clément de 24 semaines. Me Corinne Spebrouck, avocate du policier, en a profité pour dénoncer des parties civiles un peu trop gourmandes à son goût :
« [Mon client] a dérapé, je l’entends bien, mais les demandes des parties civiles étaient exorbitantes, pratiquement 50.000 euros en tout, semblables à celles que l’on rencontre habituellement en cour d’assises ! On peut être offusqué de paroles crues mais le préjudice n’est pas aussi violent que lors d’une agression ou d’un viol. Le tribunal a su faire la part des choses. »
La représentante de l’accusé est enfin apparue soulagée d’une condamnation inscrite au casier judiciaire B1, alors que des administrations souhaitaient la voir au B2.