Nitrites dans les charcuteries : le gouvernement ne tape pas assez fort selon Foodwatch

Une assiette de charcuteriePixabay
Si le gouvernement a bien annoncé un plan d'action en direction des industriels pour réduire l'utilisation de nitrites dans les charcuteries, les ONG en veulent plus.
Le gouvernement a bien fait un premier pas en faveur de la réduction des nitrites dans les charcuteries, mais nous sommes encore loin du compte pour l’association Foodwatch et la Ligue contre le cancer. Ce lundi 27 mars, le gouvernement a en effet présenté un plan d’action incitant les industriels de l’agroalimentaire de réduire radicalement l’utilisation d’additifs dans leurs charcuteries. Plus qu’une ligne de conduite, les ONG réclament une interdiction pure et simple.
-20 % dans un délai d’un mois
Hier, le gouvernement a donc détaillé son plan d’action par la voix du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. L’objectif principal est clair : demander aux industriels de limiter la quantité de nitrites utilisés dans leurs recettes de charcuterie de 20 % en moyenne dans un délai d’un mois. Une première étape qui concerne surtout les jambons cuits et lardons (50 % des produits de charcuterie consommés en France) et les saucissons secs, pâtés et rillettes.
D’autres produits comme les saucisses fraîches devront baisser ce taux de 30 %. Aussi, sur un plus long terme (entre 6 mois et 1 un), il est demandé aux industriels de diminuer de plus de 30 % cette utilisation d’additifs nitrites. Le but est de tendre vers une suppression pure et simple d’ici 5 ans.
Foodwatch veut une loi
Si l’intention est louable, Foodwatch et la Ligue contre le Cancer dénoncent auprès de France Info un plan d’action trop frileux de la part du gouvernement. Les associations demandent en effet bien plus que des recommandations, mais veulent une loi qui obligerait les industriels à agir. Aussi, les objectifs fixés restent vagues et sans engagement.
« Il faut des règles, il faut des lois, pour protéger la santé, il faut que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le monde », déplore Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch Franc, auprès de nos confrères
Pourquoi les nitrites posent problème ?
Si les ONG se montrent si virulentes, c’est parce que les nitrites sont désormais connues pour favoriser l’apparition de certains cancers si elles sont consommées à trop fortes doses. Un constat confirmé par l’Anses en juillet dernier.
« On prend le risque de continuer à exposer la population à des risques pour la santé, on prend le risque de nouveaux scandales alimentaires » se désole Karine Jacquemart qui demande des mesures plus fortes tout en précisant qu’il est nécessaire de laisser le temps à la filière de s’adapter.