Nigéria : colère après l’enlèvement de près de 200 jeunes filles par Boko Haram
Des manifestations ont eu lieu cette semaine à Abuja pour protester contre l'incapacité des autorités à retrouver la trace des adolescentes
Agées de 12 à 17 ans, elles ont été enlevées dans leur lycée par Boko Haram, à Chibok, dans l’Etat Nigérian de Borno. Pour protester contre l’incompétence des autorités nigériannes dans cette affaire, quelques centaines de femmes sont descendues dans la rue cette semaine : “Comment est-il possible qu’à l’ère des drones, de Google Map et des frappes aériennes, plus de 200 jeunes filles aient pu disparaître sans laisser de traces? ” interrogeait mercredi Hadiza Bala Usman, organisatrice de la marche.
Des familles, sans nouvelles de leurs enfants, se cotisent actuellement pour acheter de l’essence, et partir d’elles-mêmes à leur recherche, en moto ou en voiture, certaines de l’indifférence du gouvernement face aux événements.
Un enlèvement qui remue l’opinion
Ces enlèvements ont suscité une très vive indignation de l’opinion publique. Selon les responsables de l’Etat de Borno, 129 jeunes filles auraient été enlevées le soir du 14 avril, tandis que la directrice du lycée, elle, en dénombre 230.
52 d’entre elles seraient parvenues à s’enfuir et à retrouver leurs familles, mais des dizaines seraient encore prisonnières du groupe armé.
Une rumeur selon laquelle les adolescentes auraient pu être conduites au Cameroun ou au Tchad pour y être mariées de force, alimente d’autant plus l’angoisse des parents et de la population. Selon des sources sécuritaires, elles pourraient être utilisées comme esclaves sexuelles ou comme domestiques.
Boko Haram, dont le nom signifie “l’éducation occidentale est un pêché”, a souvent attaqué des établissement scolaires dans le nord du pays à dominance musulmane, où les terroristes réclament la création d’un Etat islamique. En cinq ans, la secte a déjà fait des milliers de morts à travers le pays.