Mulhouse : un enseignant suspendu après un débat houleux sur Charlie hebdo
Un professeur a été suspendu à Mulhouse après un débat qui aurait dégénéré autour des caricatures de Mahomet en Une de Charlie Hebdo.
Quelques jours après la fusillade qui a fait 12 morts au siège de la rédaction de Charlie Hebdo, la place est maintenant à la discussion et au débat. Quelles sont les limite à la liberté d’expression ? La question se pose alors que le nouvel exemplaire de Charlie Hebdo a été publié avec une nouvelle caricature de Mahomet à la Une, portant une pancarte, “Je suis Charlie”, et le surtitre “Tout est pardonné”, tandis que Dieudonné est poursuivi par la justice pour avoir publié sur sa page Facebook : “Je me sens Charlie Coulibaly” avant d’effacer le message.
Dans les établissements scolaires, de nombreux professeurs ont voulu laisser leurs élèves s’exprimer et ont organisé des discussions sur la liberté d’expression, la laïcité et permettre aux jeunes de parler après les dramatiques évènements des 7, 8 et 9 janvier dernier.
Mulhouse : un professeur suspendu
C’est ce qu’il s’est passé dans un collège classé ZEP de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Un professeur d’art plastique a voulu parler des caricatures de Charlie Hebdo et les a présentées à ses élèves en classe, dont une montrant le prophète nu. Mais face à un élève qui se montrait mal à l’aise face à ces dessins, l’enseignant lui aurait déclaré : “Tu regardes ça et après tu peux sortir ta kalachnikov pour m’assassiner”. Le rectorat déclare qu’ensuite, un “houleux” et “violent” échange a eu lieu avec les élèves, comme le rapporte Metronews. “Cela s’est fait de manière frontale et sans stratégie pédagogique”, estime le rectorat.
Des élèves sont allés voir le chef d’établissement pour lui signaler l’incident et des parents ont menacé de manifester devant le collège lundi. “Dans un souci d’apaisement”, le rectorat a donc décidé de suspendre le professeur d’art plastique pour une durée de 4 mois et une enquête administrative a été ouverte.
Les syndicats soutiennent l’enseignant
Pour la FSU, , il s’agit d’une décision “arbitraire”. “Cet enseignant n’a fait que son métier, en travaillant avec ses élèves sur les caricatures”, estime le syndicat d’enseignants dans un communiqué, qui demande l’annulation de la suspension du professeur.
“L’institution donne un mauvais signe aux enseignants qui ont le courage de défendre les valeurs de la République”, ajoute de son côté le SNES-FSU.