Marseille : un trafic de viande de chevaux de laboratoires dans le viseur de la justice
De la viande de chevaux issus de laboratoires, dont la viande ne doit pas être consommée, serait retrouvée en vente dans des boucheries chevalines.
C’est un trafic d’envergure impliquant plus de 25 personnes, dont des vétérinaires, qui est jugé ce lundi 9 janvier 2023 devant le tribunal correctionnel de Marseille. Des prévenus qui se seraient livrés à la commercialisation de viande de chevaux issus de laboratoires pourtant strictement interdite à la consommation humaine. Au moins 185 équidés seraient concernés.
Des chevaux utilisés pour développer des traitements
Comme l’indiquent nos confrères de BFM Marseille, c’est donc ce 9 janvier, et à quelques jours du verdict d’une affaire similaire au même tribunal correctionnel de Marseille, que va s’ouvrir ce procès.
Tout commence en 2012 lorsqu’une lettre anonyme parvient sur le bureau des enquêteurs. Des chevaux de la ferme-laboratoire du groupe Sanofi-Pasteur d’Alban-la-Romaine (Ardèche), utilisés pour développer des traitements antirabiques, antitétaniques ou antivenimeux, seraient abattus et leur viande vendue dans des boucheries chevalines.
Viande interdite à la consommation
Une viande qui, par la nature des animaux dont elle provient, est strictement interdite à la vente et à la consommation humaine. Pourtant, elle aurait servi à alimenter un grossiste en viande de Narbonne avant d’être dispatchée dans des boucheries chevalines du Sud de la France. Une vingtaine de bouchers l’aurait proposé dans ses étals.
Documents falsifiés
Pour passer sous le radar des autorités sanitaires, les chevaux en question (pour la plupart des trotteurs de courses hippiques réformés) voyaient leurs documents d’identifications falsifiés au moment de leur abattage. La mention « équidés définitivement retirés de l’abattage pour la consommation humaine » n’apparaissait plus sur ces documents d’identification.
L’enquête a révélé que les traces laissées par les injections faites en laboratoire ne pouvaient pas ne pas être vues par les employés des abattoirs, ce qui alimente la thèse d’un trafic impliquant toute la chaîne de production et de revente de cette viande chevaline. Si les analyses pratiquées sur la viande font état d’un « risque toxicologique faible », il n’en reste pas moins que la loi ne permettait pas sa commercialisation.
25 personnes, dont le grossiste en viande, des vétérinaires ou des rabatteurs chargés de trouver les chevaux seront jugées dans un procès dont le verdict devrait intervenir ce vendredi 13 janvier 2023. Un procès qui intervient à quelques heures du verdict d’une affaire similaire qui implique 18 prévenus français, belges et néerlandais, qui auraient eux aussi falsifié des documents pour permettre l’importation de chevaux dont la viande ne devait pas être consommée.