Maroc : condamné pour le viol de son épouse, une première dans le royaume
Au Maroc, la cour d’appel de Tanger a récemment condamné un homme à deux ans de prison ferme pour le viol de son épouse. Une première dans le royaume où jamais le viol conjugal n'avait jusqu'ici été officiellement reconnu.
C’est une première qui fera par conséquent date. Récemment, la cour d’appel de Tanger, au Maroc, a condamné un homme à deux ans de prison ferme pour le viol de son épouse. Par cette décision de justice rendue, le royaume chérifien vient ainsi de reconnaître le viol conjugal sur son territoire.
La peine a été prononcée il y a de cela trois semaines, rapporte Madame Figaro s’appuyant sur plusieurs source marocaines. Le prévenu, 25 ans et originaire de la ville de Larache (nord), avait démenti tout viol de sa part et uniquement reconnu des rapports « superficiels » avec sa femme. Selon lui, il n’aurait jamais contraint cette dernière à un quelconque rapport sexuel.
Au Maroc, elle présente un certificat médical et fait condamner son mari pour viol
Sauf que la plaignante avait fourni un certificat médical qui attestait de déchirures vaginales provoquées par un rapport sexuel violent, la nuit où le mari se serait emparé de la virginité de son épouse. La cour d’appel est donc apparue davantage convaincue par la version de la femme, en ayant également reconnu « l’état de détresse dans lequel était plongée la plaignante, retenant que celle-ci souffrait d’une dépression qui aurait pu la conduire au suicide ».
Le prévenu a également été condamné à s’acquitter d’une amende d’environ 2.000 dirhams (près de 183 euros) et à verser 30.000 dirhams de dédommagement (2.740 euros) à la victime.
Un manque de la loi contre les violences faites aux femmes enfin comblé ?
En mai dernier, le Parlement marocain avait adopté une loi contre les violences faites aux femmes. Mais ces dernières n’étaient pas totalement apparues satisfaites par cette apparente avancée, notamment en raison d’un viol conjugal que le texte ne condamnait toujours pas.
Nouzha Skalli, ex-ministre en charge des droits des femmes et désormais militante pour l’égalité des sexes, avait aussi déploré que « cette loi ne modifie que quelques articles du Code pénal, alors que celui-ci reste fondamentalement basé sur des concepts obsolètes, comme l’atteinte à la pudeur publique ou la pénalisation des relations sexuelles hors mariage ».