Loire-Atlantique : des résidents d’une maison de retraite privés de douche depuis 3 semaines
Le personnel et les résidents d'une maison de retraite en Loire-Atlantique unissent leurs voix pour dénoncer les conditions de vie et de travail observées au sein de l'établissement. Plusieurs pensionnaires n'ont ainsi plus pris de douche depuis trois semaines.
La semaine passée, les résidents de la maison de retraite de Paimbœuf (Loire-Atlantique) se sont unis au personnel de l’établissement dans leur mouvement de grève, observé pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent indignes.
Dans des propos repris par nos confrères de Ouest-France, une aide-soignante témoigne d’un manque de moyens que les pensionnaires sont possiblement les premiers à ressentir : « En gros, nous disposons de quinze minutes pour la toilette de chaque personne. C’est la chaîne. On n’a pas le temps de discuter et pourtant, elles sont très en demande. S’il y avait plus d’échanges, il y aurait moins d’antidépresseurs et de somnifères. »
15 minutes pour la toilette de chaque résident d’une maison de retraite
Dans le détail, on nous indique que cinq aide-soignantes s’occupent, chaque matin, des 58 résidents de la maison de retraite. L’une des conséquences de cette apparente disproportion entre les différentes parties : certains pensionnaires n’ont plus été douchés depuis trois semaines, comme Juliette, cette ex-gardienne de camping ayant manifesté il y a quelques jours contre ses conditions de vie et celles de ses voisins.
« On n’a même plus le temps de leur tenir la main »
Jeanine, 84 ans, évoque quant à elle un quotidien faite d’incertitudes d’apparence mineures (« On ne me lève jamais à la même heure : 9 h, 11 h 30… Tout dépend de la tournée du jour ») et de certitudes bien plus marquées (« Le soir, je suis couchée à 19 h 30. Je ne vois pas très bien, alors la TV, je ne la regarde pas trop. Je reste là à attendre. Attendre le sommeil. »)
Sandrine, une aide-soignante, se souvient pour sa part d’un goûter d’anniversaire préparé par la sœur d’un résident, sa seule famille, et auquel l’équipe de jour était conviée : « Mais personne n’est venu, faute de temps. Avant, le dimanche, on prenait l’apéro avec les résidents. Aujourd’hui c’est fini. On n’a même plus le temps de leur tenir la main quand ils sont en fin de vie… » Le directeur de l’établissement Thierry Fillaut a assuré qu’en plus des recrutements effectués cet été pour permettre aux agents de prendre des congés, « nous allons faire appel à trois personnes en service civique pour renforcer l’animation ».