Loi Travail : Montebourg évoque un « coup de force permanent » de l’État
Le possible candidat à la future présidentielle Arnaud Montebourg a signifié jeudi être actuellement "en face de la politique du coup de force permanent". Et de dénoncer notamment l'interdiction de manifester évoquée par le président Hollande.
Alors que le président de la République François Hollande envisage d’interdire les manifestations contre la loi Travail de par les violences qu’elles pourraient générer, l’un de ses anciens ministres monte au créneau pour dénoncer cette apparente menace.
Possiblement candidat à la succession de l’actuel exécutif, Arnaud Montebourg a ainsi dénoncé sur France Culture l’attitude d’un gouvernement qui impose plutôt que d’écouter et de discuter avec les parties en face : « Nous sommes en face de la politique du coup de force permanent. Vous avez un problème parlementaire, on sort le 49-3. Vous avez une motion de censure sur le point d’être déposée par des parlementaires de la majorité, fait exceptionnel, on sort la machine à sanctionner. Vous avez un problème avec les organisations syndicales, les pétitions, vous leur interdisez de manifester ».
Montebourg dénonce l’autoritarisme du gouvernement sur la loi Travail
Et d’ajouter, toujours sur le même schéma : « Vous avez un problème d’impopularité du président qui pourrait peut-être ne pas avoir son investiture à la présidentielle, vous supprimez les primaires ». Mercredi, au lendemain d’un défilé parisien ayant été émaillé de violences et de dégâts, le chef de l’État a annoncé que les manifestations pourraient se voir interdites pour éviter ce genre de débordements.
« Le droit de manifester est un droit constitutionnel »
Outre les syndicats et une certaine frange de la gauche, ce paroles n’ont pas ravi l’ex-ministre du Redressement productif, qui estime en effet que cette interdiction se voudrait contraire à la loi : « Le droit de manifester est un droit constitutionnel, acquis de haute lutte, et de surcroît les problèmes de sécurité en marge de ces évènements, qui ont fait l’objet d’ailleurs de condamnations de la part des (organisateurs) de ces manifestations, sont indépendants et doivent le rester de l’acte pour tout citoyen exerçant un droit constitutionnel de manifester son opinion sur la droit publique ».