Les dessous de l’impopularité record de Macron face au bilan de Hollande

Image d'illustration. Projecteur solitaire sur public videADN
Alors qu’Emmanuel Macron enregistre des niveaux d’impopularité records, les comparaisons avec François Hollande se multiplient. Retour sur les chiffres clés et les contextes politiques qui expliquent la défiance envers ces deux présidents successifs.
Tl;dr
- Macron atteint un seuil de confiance historiquement bas.
- Son impopularité diffère fondamentalement de celle de Hollande.
- Le pouvoir présidentiel subit une usure et une critique accrues.
Popularité en chute libre : un record pour Macron
Difficile, ces dernières semaines, de ne pas remarquer la défiance croissante qui entoure Emmanuel Macron. Sa cote de confiance s’est effondrée, atteignant le niveau plancher de 11 % selon un sondage Verian pour le Figaro Magazine, dévoilé le 30 octobre 2025.
Un chiffre qui ramène inévitablement en mémoire la situation vécue par François Hollande en 2016. Pourtant, s’arrêter à cette simple comparaison serait trompeur. Derrière ces chiffres similaires se cachent des réalités bien différentes.
Deux présidents, deux styles d’impopularité
Si l’on interroge des experts tels qu’Olivier Rouquan, politologue et constitutionnaliste, il ressort que l’impopularité n’a pas la même saveur pour les deux hommes : « Les deux situations sont différentes, il ne s’agit pas du tout des mêmes formes d’impopularité ». Du côté de Pierre Égéa, professeur à l’université de Toulouse, on souligne que « François Hollande a surtout été raillé, tandis que Macron est ouvertement détesté par une partie du pays ».
La différence ? Un président « normal » face à un président « jupitérien ». Là où Hollande cherchait la proximité – quitte à être moqué –, Macron a affiché un style vertical, parfois perçu comme distant, voire méprisant.
L’usure du pouvoir et l’effet boomerang
Pour comprendre ce désamour croissant envers l’actuel chef de l’État, il faut regarder au-delà des simples chiffres. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
- Mépris ressenti par les électeurs face aux petites phrases malheureuses.
- Coupure avec la population, là où son prédécesseur restait accessible.
- Médiatisation accrue et immédiate, amplifiant la moindre erreur.
Le constat s’impose : « Aujourd’hui, le dialogue avec les Français est complètement rompu », observe Olivier Rouquan. Alors que Hollande pouvait échanger avec les Gilets jaunes après son mandat, cela semble impensable pour Macron dans le contexte actuel.
L’éphémère popularité des présidents français ?
Au final, si l’impopularité paraît être devenue la norme pour toute figure politique française installée au sommet de l’État – « Avec l’usure du pouvoir, elle devient détestée », note Égéa –, c’est peut-être aussi le reflet d’une époque où la vie politique se consomme sur le mode du zapping.
Les anciens sont vite oubliés ; leurs actions encore plus rapidement effacées de la mémoire collective. Reste à savoir si ce cycle ouvrira ou non une porte vers une nouvelle carrière européenne ou nationale pour Emmanuel Macron. Après tout, en politique plus qu’ailleurs, rien n’est jamais écrit d’avance.