La popularité d’Emmanuel Macron en chute libre : a-t-on déjà vu un président aussi impopulaire ?

La popularité d’Emmanuel Macron connaît une chute marquée dans les enquêtes d’opinion. Cette situation relance les comparaisons avec d’anciens chefs de l’État, dont certains ont eux aussi traversé des périodes d’impopularité notable au cours de leur mandat.

L’exécutif face à une défiance record

La popularité du couple formé par Emmanuel Macron et son Premier ministre, François Bayrou, s’effondre à des niveaux inédits sous la Ve République. D’après une récente enquête menée par l’Ifop pour Le Journal du Dimanche, ils affichent respectivement 19 % et 18 % de satisfaction parmi les personnes interrogées.

Il faut souligner que ce recul s’accompagne d’une chute brutale : –4 points pour le chef de l’État et –2 points pour le Premier ministre en seulement un mois.

L’effet du plan d’austérité sur l’opinion publique

Cette vague de mécontentement semble directement liée à l’annonce, le 15 juillet dernier, par François Bayrou, d’un vaste plan de réduction budgétaire.

Avec ses 44 milliards d’euros d’économies prévues pour 2026, cette mesure a provoqué une réaction glaciale : environ la moitié des sondés exprime désormais une insatisfaction profonde envers le chef du gouvernement, tandis qu’à peine 18 % déclarent encore leur approbation. Du côté du président, près de la moitié se disent également « très mécontents ».

Des précédents historiques… mais Hollande reste en tête

Certes, ces chiffres sont alarmants, mais il faut rappeler que la Ve République a déjà connu des épisodes similaires. Par exemple, en septembre 2014, François Hollande avait enregistré un niveau record d’impopularité selon Ipsos : sa cote de confiance ne dépassait pas les 13 %. Plusieurs éléments avaient alors nourri ce rejet : crise économique persistante, mouvements sociaux, sans oublier la publication très médiatisée du livre de Valérie Trierweiler. Près de neuf Français sur dix portaient alors un jugement négatif sur son action.

En remontant davantage le temps, on retrouve également Jacques Chirac. À l’été 2006, en fin de mandat, sa popularité avait chuté à seulement 16 %, selon TNS Sofres pour Figaro Magazine.

Sondages contrastés et contexte particulier

Il est intéressant de noter que selon certains baromètres alternatifs – citons celui réalisé après le début des mobilisations des « Gilets jaunes » en décembre 2018 par YouGov France – la cote d’opinions favorables à Emmanuel Macron était déjà tombée à 18 %. Il semble donc que ces accès d’impopularité s’inscrivent dans une histoire mouvementée des relations entre pouvoir exécutif et opinion publique française.

D’ailleurs, pour ceux qui souhaitent saisir l’ampleur réelle du phénomène aujourd’hui, rappelons quelques chiffres issus de la dernière enquête Ifop :

• 48 % se disent « très mécontents » d’Emmanuel Macron.
• 50 % affichent une forte insatisfaction envers François Bayrou.
• L’enquête a été réalisée auprès de 1 000 adultes français selon la méthode des quotas.

Alors que la conjoncture politique demeure tendue, reste à savoir si l’exécutif saura inverser cette tendance lourde ou si un nouveau seuil sera franchi dans les prochains mois.