Macron ouvert à valider l’accord UE-Mercosur, sous réserve de garanties précises

Image d'illustration. Agriculture champ tracteurADN
Emmanuel Macron a annoncé sa disposition à donner son feu vert à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, mais il pose des exigences précises afin de garantir le respect des normes environnementales et sanitaires.
Tl;dr
- Macron s’ouvre à l’accord UE-Mercosur avec prudence.
- Des garanties renforcées sur l’agriculture obtenues par la France.
- Signature potentielle dès décembre, malgré des oppositions.
Changement de posture à l’approche du sommet de Belém
À l’orée de la COP30 qui se tiendra à Belém, au Brésil, le président français Emmanuel Macron a surpris en affichant une évolution notable concernant le très débattu accord commercial UE-Mercosur. Jusqu’ici particulièrement réservé, le chef de l’État a exprimé jeudi un avis « plutôt positif » quant à une possible validation du traité. Cette nouvelle orientation ne fait toutefois pas abstraction d’une certaine vigilance. L’enjeu reste hautement sensible, notamment au regard des inquiétudes persistantes dans l’Hexagone.
Des garanties arrachées sur les clauses sensibles
Lors de ses échanges récents avec la Commission européenne, Emmanuel Macron assure que les intérêts français n’ont pas été sacrifiés. Il affirme que ses revendications ont été entendues à Bruxelles : « Nous avons été entendus par la Commission qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens, en particulier au secteur de l’élevage », a-t-il précisé. Concrètement, Paris est parvenu à obtenir :
- Un renforcement des protections du marché intérieur,
- Un durcissement de l’union douanière visant à mieux protéger les filières françaises face à la concurrence sud-américaine.
La mise en œuvre effective de ces garanties demeure toutefois sous étroite surveillance.
Ligne constante et dialogue européen en cours
Revenant sur la genèse du dossier, le président martèle avoir agi sans faillir : « J’ai été cohérent depuis le début. J’ai dit qu’en l’état, il n’était pas acceptable, c’est pour ça qu’il est en train d’être changé. » S’il insiste sur la nécessité que les clauses promises soient bien appliquées pour rendre « cet accord acceptable », il rappelle que la balle reste dans le camp européen. La Commission européenne, selon lui, doit encore négocier avec le Mercosur pour finaliser ces dispositifs dans les prochaines semaines.
Vers une issue accélérée malgré la contestation française
Il faut rappeler que ce traité — fruit de plus de vingt années de tractations — vise principalement à libéraliser les échanges entre les deux blocs. Officiellement adopté par la Commission européenne en septembre 2025 (si tout va comme prévu), il devra ensuite être ratifié par chacun des 27 États membres. Pourtant, la contestation ne faiblit pas en France où nombre d’acteurs agricoles dénoncent une possible « concurrence déloyale ». Toutefois, un signal fort a récemment émergé : selon la présidence brésilienne, après une rencontre entre Lula et Ursula von der Leyen, un accord pourrait être signé lors du sommet du Mercosur dès le 20 décembre prochain à Rio de Janeiro. Une échéance qui cristallisera sans doute encore débats et tensions autour de ce texte capital pour le commerce international européen.