Emmanuel Macron, arbitre décisif de la sortie de crise politique

Image d'illustration. Discussion à la table rondeADN
La démission de Sébastien Lecornu marque une nouvelle étape dans la crise politique actuelle. Dans ce contexte incertain, l’attention se porte désormais sur Emmanuel Macron, dont les décisions à venir seront déterminantes pour la suite des événements.
Tl;dr
- Macron doit nommer un nouveau Premier ministre vendredi.
- La dissolution s’éloigne, la crise reste vive.
- La réforme des retraites divise toujours les camps politiques.
Un Président face à l’urgence politique
Depuis la démission surprise de son Premier ministre, Emmanuel Macron se retrouve sous les projecteurs. Plusieurs scénarios restent ouverts, mais le chef de l’État n’a plus beaucoup de temps : il s’est engagé à désigner un nouveau locataire à Matignon d’ici au vendredi 10 octobre 2025 au soir.
Ce calendrier serré vise à éviter une éventuelle dissolution, un spectre qui semble désormais s’éloigner, selon les dernières consultations menées par Sébastien Lecornu. Ce dernier a d’ailleurs souligné sur France 2 que « les perspectives d’une dissolution s’éloignaient », laissant entrevoir une résolution rapide.
Entre Badinter et arbitrages cruciaux
Pourtant, une cérémonie inédite complique encore la donne : ce jeudi soir, le président présidera l’entrée au Panthéon de Robert Badinter. Ce moment mémoriel prévu de longue date repousse toute prise de parole présidentielle et probablement les annonces décisives à vendredi.
L’entourage d’Emmanuel Macron, tout en assurant qu’il « prendra ses responsabilités » après les ultimes discussions conduites par son éphémère Premier ministre, laisse entendre que la composition du gouvernement pourrait suivre dans la foulée.
Lecornu II ou ouverture à gauche ?
Les pistes ne manquent pas. Faut-il reconduire Sébastien Lecornu, solliciter une personnalité issue de la gauche, relancer des négociations ou ouvrir le débat sur la très controversée réforme des retraites? À ce stade, tout demeure possible. Lors de leur dernier entretien à l’Élysée mercredi soir, Sébastien Lecornu a insisté : l’équipe gouvernementale devra se tenir « complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027 ». Il a également mis en garde sur le coût estimé d’une suspension de la réforme – pas moins de trois milliards d’euros en 2027 selon lui – et rappelé que ce dossier fracturait déjà la majorité et risquait d’écarter toute participation de la droite au futur gouvernement.
Dans ce contexte, plusieurs options sont envisagées :
- Cohabitation avec une personnalité de gauche, réclamée par le Parti socialiste.
- Nouveau gouvernement Lecornu, option risquée face aux oppositions croissantes.
- Dissolution du Parlement, dont la menace semble reculer mais n’est jamais totalement écartée.
Des oppositions irréductibles et une majorité fragile
Si Sébastien Lecornu dit avoir « terminé sa mission », certains prêtent à Emmanuel Macron la tentation de le maintenir à Matignon. Mais les oppositions grondent : le Parti socialiste insiste sur la nécessité d’une cohabitation à gauche ; Les Écologistes exigent même un départ présidentiel en cas de refus ; tandis que la France insoumise promet une motion de censure contre toute coalition large. De son côté, Marine Le Pen, pour le Rassemblement national, prévient qu’elle rejettera tous les gouvernements tant qu’une dissolution n’aura pas lieu.
Rien n’est encore tranché mais une chose est sûre : la pression politique n’a jamais été aussi forte autour du chef de l’État.