Ce mercredi : quels scénarios possibles après la dissolution et la démission potentielle de Macron ?

Image d'illustration. Chaise présidentielle videADN
Ce mercredi s’annonce décisif sur la scène politique française, alors que les négociations entre partis s’achèvent et que l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale ou d’une démission du président Emmanuel Macron suscite interrogations et spéculations.
Tl;dr
- Le pays plongé dans l’incertitude après la démission Lecornu.
- Dissolution, cohabitation ou présidentielle anticipée : options débattues.
- Macron rejette toute idée de démission avant 2027.
Crise politique : les options sur la table
Jamais depuis longtemps la scène politique française n’avait connu un tel climat d’incertitude. Moins de douze heures après l’annonce officielle de son gouvernement, Sébastien Lecornu a présenté sa démission le 6 octobre. Ce geste inattendu laisse le pays suspendu aux négociations de dernière minute voulues par Emmanuel Macron, qui a fixé un ultimatum à son Premier ministre sortant : deux jours pour aboutir à une issue, faute de quoi il « prendra ses responsabilités ».
Mercredi 8 octobre, alors que les conclusions de Lecornu sont attendues, plusieurs scénarios sont désormais envisagés et cristallisent les débats. Dissolution de l’Assemblée nationale ? Démission présidentielle ? Cohabitation ? Rien n’est tranché.
L’hypothèse d’une dissolution séduit certains camps
Dans cette cacophonie, la piste d’une dissolution semble retenir l’attention du camp lepéniste. Pour Marine Le Pen, « la dissolution est absolument incontournable », même si son inéligibilité liée à l’affaire des emplois fictifs du RN l’empêche d’y prendre part directement. Son successeur à la tête du parti, Jordan Bardella, se dit prêt à assumer « ses responsabilités » en cas d’élections législatives anticipées, promettant une main tendue à la droite si besoin pour former une majorité.
L’article 12 de la Constitution impose cependant au président de consulter les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale — ce qu’a fait Macron mardi — avant toute annonce officielle.
Démission présidentielle : rejet net par Macron
Sur un autre front, certains réclament une sortie plus radicale : une élection présidentielle anticipée. À gauche comme chez les communistes ou LFI, on plaide pour cette solution ; même des voix venues d’Horizons avec Édouard Philippe ont appelé le président à envisager cette option afin de régler la crise « d’une façon ordonnée et digne ».
Pourtant, du côté du pouvoir, le ton est ferme : la porte-parole démissionnaire Aurore Bergé a rappelé que Macron entend aller au terme de son mandat. La droite extrême incarne aussi cette volonté avec un discours sans ambiguïté porté par Éric Zemmour. Mais rien n’indique un infléchissement présidentiel.
Cohabitation et compromis : lignes mouvantes au centre et à gauche
Entre ces deux extrêmes s’impose une zone grise où se dessinent diverses formes de compromis. À droite, le patron des Républicains Bruno Retailleau, souhaite conserver son poste mais pose ses conditions : une véritable cohabitation sans fusion avec la macronie. Au Parti socialiste ou chez les écologistes, le mot n’est pas toujours prononcé mais l’idée revient : obtenir un « gouvernement de gauche » et changer radicalement de cap.
Enfin, quelques rares voix comme celle du groupe indépendant Liot espèrent encore trouver « une solution ici à l’Assemblée nationale » en réunissant rapidement tous les présidents de groupe autour d’un compromis budgétaire. Une chose demeure certaine : l’équation reste loin d’être résolue et la fébrilité gagne jusqu’au sommet de l’État.