Emmanuel Macron confirme : les pourboires en restauration resteront exonérés d’impôts

Image d'illustration. Enfants travaillant dans un restaurant pour une entreprises familialesADN
Emmanuel Macron a confirmé que les pourboires laissés par les clients dans les restaurants resteront exonérés d’impôts. Cette décision met fin aux incertitudes concernant la fiscalisation de ces gratifications, soulageant ainsi professionnels et salariés du secteur.
Tl;dr
- Macron promet de maintenir la défiscalisation des pourboires.
- Objectif : 10 000 Maîtres Restaurateurs d’ici 2027.
- Traitement fiscal différencié entre « fait maison » et réchauffé.
Secteur en crise : les annonces présidentielles attendues
Face à une conjoncture tendue, marquée par la pression sur le pouvoir d’achat et la multiplication des alertes des organisations patronales, le secteur de l’hôtellerie-restauration voit d’un bon œil les récentes déclarations d’Emmanuel Macron. Lors d’une rencontre avec une centaine d’acteurs majeurs du secteur, le chef de l’État a détaillé plusieurs mesures très attendues. Parmi elles, le maintien du régime dérogatoire permettant la défiscalisation des pourboires, instauré il y a deux ans, mais dont la fin était programmée pour fin 2025.
Pérennisation des pourboires et revalorisation des métiers
Ce geste fort a été salué par Catherine Quérard, présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France, qui estime que les décisions annoncées vont « dans le bon sens, notamment lorsqu’il veut rapprocher le salaire net du salaire brut et pérenniser le régime dérogatoire des pourboires ». Même satisfaction du côté de Thierry Marx, président de l’UMIH, qui a souligné sur BFMTV que cette mesure représente un levier d’attractivité essentiel dans un secteur où il devient « difficile de recruter ». Selon ses propos, plus de 25 établissements ferment chaque jour, symptomatiques d’un modèle économique sous tension.
Cap sur le titre de Maître Restaurateur et distinction fiscale accrue
D’autres pistes ont également été avancées par l’exécutif. Objectif affiché : porter à 10 000 le nombre de Maîtres Restaurateurs d’ici à 2027, contre seulement 3 000 aujourd’hui. Cette montée en puissance s’accompagnerait d’une volonté affichée de « mieux faire le distinguo… entre ceux qui font la cuisine et ceux qui réchauffent », tant au niveau administratif que fiscal. Pour les organisations professionnelles, cette proposition marque une reconnaissance tangible de l’engagement en matière d’emploi. Comme l’a résumé Catherine Quérard, « C’est très intéressant, car cela prend en considération l’investissement humain réel dans la cuisine traditionnelle ».
L’épineuse question du « fait maison » sur les cartes
Il convient toutefois de rappeler qu’en 2024, une proposition visant à rendre obligatoire la mention « non fait maison » sur les menus avait été abandonnée, jugée trop stigmatisante par la profession. Mais la demande reste forte pour valoriser concrètement le travail artisanal. D’ailleurs, cet été, environ cinquante chefs renommés se sont mobilisés afin que la gastronomie française obtienne officiellement le statut « d’exception culturelle », craignant une disparition progressive des tables authentiques au profit de pratiques moins exigeantes.
À l’aube du budget gouvernemental pour 2026, ces mesures pourraient bien façonner durablement le paysage français de la restauration — ou tout du moins en freiner l’érosion.