Colère noire à la FNSEA après le retournement de Macron sur l’accord avec le Mercosur

Image d'illustration. Aide aux agriculteursADN
La récente volte-face d’Emmanuel Macron concernant l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur a suscité une vive colère au sein de la FNSEA, principal syndicat agricole français, qui dénonce l’impact potentiel sur les agriculteurs.
Tl;dr
- FNSEA fustige le revirement d’Emmanuel Macron sur le Mercosur.
- L’accord UE-Mercosur inquiète les agriculteurs français.
- Souveraineté et modèle agricole français jugés menacés.
Le président Macron à contre-courant des agriculteurs
Au lendemain d’un sommet clé au Brésil, les propos tenus par Emmanuel Macron sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur ont mis le feu aux poudres chez les représentants du monde agricole. Alors qu’il avait jusque-là affiché une opposition résolue à ce traité, le chef de l’État a surpris en se disant « plutôt positif » quant à une possible adoption de ce texte, estimant que la France avait obtenu des « clauses de sauvegarde renforcées ». Ces mesures visent, en théorie, à protéger certains produits sensibles en cas d’augmentation brutale des importations ou de chute des prix. Pourtant, ces garanties semblent loin de convaincre.
Un « reniement » dénoncé par la FNSEA
La réaction du principal syndicat agricole ne s’est pas fait attendre. Par la voix d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, c’est un véritable « reniement total » qui est pointé du doigt. L’annonce présidentielle, effectuée depuis le cœur même du territoire des concurrents sud-américains, est qualifiée par le syndicaliste d’« affront » et de rupture avec l’agriculture française. Sur X (ex-Twitter), il s’insurge : « Nous ne laisserons pas brader notre modèle, nos emplois ni notre souveraineté », promettant une mobilisation sans relâche pour barrer la route à un accord jugé dangereux pour le secteur.
L’inquiétude autour des règles et des standards
Pour la FNSEA comme pour les autres syndicats agricoles, les clauses arrachées par Paris n’apportent aucune garantie réelle face au risque de distorsion de concurrence. Au centre des préoccupations : l’écart considérable entre les normes environnementales et sanitaires européennes et celles pratiquées outre-Atlantique. Le patron du syndicat martèle qu’il est impératif que « faire respecter en dehors de l’Europe ce que l’on exige à nos producteurs » reste une condition sine qua non.
L’accord Mercosur : promesses et craintes mêlées
Ce traité commercial avec quatre pays sud-américains patiente depuis près de vingt ans avant sa signature officielle annoncée pour fin 2024. Il devrait permettre à l’UE d’accroître ses exportations – voitures, machines, vins – mais ouvrirait aussi la porte à davantage de produits agricoles venus du Mercosur (bœuf, volaille, sucre…), grâce à une baisse notable des droits de douane. Pour nombre d’acteurs agricoles français, c’est là que le bât blesse : ils appellent désormais les eurodéputés français à former un front uni contre ce qu’ils perçoivent comme une menace directe pour leur modèle et leur souveraineté alimentaire.