L’Italie conteste l’emploi sur territoire russe des armes qu’elle livre à l’Ukraine
Samedi, Jens Stoltenberg a annoncé qu'il est temps pour les alliés de considérer la levée de certaines restrictions sur les armes fournies à l'Ukraine, une proposition cependant refusée par Rome le lendemain. Ceci pose-t-il un problème pour l'unité des alliés?
Tl;dr
- Rome critique l’usage d’armes en territoire russe.
- Giorgia Meloni réitère l’opposition à cela.
- Stoltenberg suggère de revoir cette restriction.
- La proposition suscite la colère en Italie.
Opposition de Rome à l’usage d’armes en Russie : une réaction à Stoltenberg
Dimanche, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a clairement exprimé son désaccord vis-à-vis de l’utilisation des armes fournies à l’Ukraine contre des cibles sur le territoire russe. Cette prise de position intervient en réponse aux propos tenus par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Le point de vue de Stoltenberg
Dans une interview télévisée à l’hebdomadaire The Economist, « le moment est venu pour les alliés d’évaluer la possibilité d’éliminer certaines restrictions sur l’utilisation des armes qu’ils ont fournies à l’Ukraine », a déclaré Jens Stoltenberg.
En mettant l’accent sur les combats en cours à Kharkiv, il a soutenu que le refus d’autoriser l’Ukraine à utiliser ces armes contre des cibles militaires russes légitimes rendrait leur autodéfense plus difficile.
La réaction en Italie à ces déclarations
Ces déclarations ont déclenché une véritable tempête en Italie, un pays qui aide militairement l’Ukraine mais qui redoute l’escalade du conflit. Le vice-Premier ministre et chef de la Ligue anti-migrants, Matteo Salvini, a réagi vivement en exigeant des excuses de la part de Stoltenberg, ou sa démission.
En corroboration, Antonio Tajani, autre vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères, a rappelé que les armements militaires italiens devraient être utilisés uniquement à l’intérieur de l’Ukraine, et non pas contre le territoire russe.
Les préoccupations du Kremlin
Avant même l’interview de Stoltenberg, le Kremlin avait critiqué les appels des législateurs américains pour autoriser l’Ukraine à utiliser les armes fournies pour frapper le territoire russe, le qualifiant d' »escalade ».
Kiev a plaidé pour le droit de viser avec des armes occidentales les bases et les positions dans le territoire russe, une motion que les Européens et les Américains ont refusé de crainte de voir le conflit s’intensifier.