L’exécutif invite les syndicats à ouvrir des discussions sur la question des deux jours fériés

Image d'illustration. Gestes expressifs en réunion dynamiqueADN
Le gouvernement invite les organisations syndicales à engager des discussions autour de l’aménagement de deux jours fériés. Cette démarche vise à trouver un compromis sur la gestion de ces dates dans le calendrier national du travail.
Tl;dr
- Suppression envisagée de deux jours fériés dès 2026.
- Objectif : renforcer compétitivité et réduire déficit public.
- Syndicats dénoncent une atteinte aux acquis sociaux.
Vers la suppression du lundi de Pâques et du 8 mai ?
La perspective de voir disparaître deux jours fériés, dont le lundi de Pâques et le 8 mai, soulève déjà un vif débat social. Depuis que le gouvernement a confirmé son intention d’inscrire dans le projet de loi de finances pour 2026 cette mesure, l’annonce ne cesse d’alimenter les discussions au sein des partenaires sociaux, invités à se positionner d’ici le 1er septembre.
Le document d’orientation transmis samedi par Matignon, que plusieurs médias ont pu consulter, précise que rien n’est totalement figé : la sélection exacte des jours reste négociable, à condition toutefois que le rendement budgétaire – soit près de 4,2 milliards d’euros attendus dès 2026 – soit maintenu.
Bousculer les habitudes pour redresser les comptes publics
Dans une lettre adressée aux partenaires sociaux, le chef du gouvernement insiste sur la nécessité d’« un effort demandé aux actifs » afin de « réduire notre déficit d’activité et de production ». La logique ? Augmenter le volume annuel travaillé pour renforcer la compétitivité française. Concrètement, tant les salariés du privé que du public seraient concernés.
Pour eux, ces journées seraient désormais travaillées sans contrepartie salariale supplémentaire, tandis qu’une contribution spécifique serait versée par les employeurs au bénéfice du budget de l’État. On retrouve là un schéma calqué sur la « journée de solidarité » mise en place il y a plus de vingt ans. Quant à la flexibilité dans l’organisation pratique, elle pourrait varier selon les entreprises, notamment pour celles dont certains employés travaillent déjà ces jours-là.
Négociations sous tension et réactions syndicales
Du côté des syndicats, la réaction ne s’est pas fait attendre. L’intersyndicale composée notamment de la CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC, dénonce ce qu’elle considère comme une remise en cause profonde des acquis sociaux durement obtenus. Selon eux, « L’article L1 du Code du Travail s’inscrit dans une volonté… de maintenir un équilibre et une cohésion au sein de la société. Avec une négociation supprimant deux jours fériés, le projet du gouvernement vise exactement l’inverse. » D’autres voix rappellent également que l’assurance chômage fait l’objet simultanément d’une nouvelle lettre de cadrage visant jusqu’à 2,5 milliards d’économies annuelles supplémentaires dès 2026.
Voici quelques points soulevés lors des échanges préliminaires :
- Négociation obligatoire avant toute décision finale.
- Difficulté à organiser ces nouveaux jours travaillés selon les régions.
- Possibles adaptations pour l’Alsace-Moselle ou Saint-Pierre-et-Miquelon.
Un calendrier resserré et des incertitudes persistantes
D’ici début septembre, les partenaires sociaux devront clarifier leur volonté ou non d’engager des discussions formelles – discussions qui devraient alors s’achever dès fin septembre. Cette démarche intervient alors même qu’un nouvel accord sur l’assurance chômage avait été validé en novembre dernier pour quatre ans à compter du 1er avril. Reste donc à savoir si ce nouveau chantier – sensible s’il en est – aboutira effectivement à une refonte du calendrier des jours fériés français ou si la contestation sociale aura raison des ambitions gouvernementales.
Pour certains acteurs syndicaux comme Olivier Guivarc’h (CFDT), il n’y aurait tout simplement « rien qui justifie que le gouvernement demande de renégocier si tôt après un précédent accord collectif. » Le débat promet donc d’être animé…