Les pistes cyclables sont-elles obligatoires pour les cyclistes lorsqu’elles existent ?

La question de l’obligation pour les cyclistes d’emprunter les pistes cyclables, lorsqu’elles existent, suscite régulièrement débats et interrogations. Entre réglementation et liberté de choix, il s’agit de clarifier ce que dit réellement la loi à ce sujet.

Quand l’utilisation de la piste cyclable devient-elle impérative ?

Il arrive fréquemment que des automobilistes s’agacent en voyant des cyclistes circuler sur la chaussée, alors qu’une piste cyclable toute neuve longe leur trajet. Pourtant, ce comportement est rarement illégal. Le code de la route est clair sur ce point : sauf indication contraire, l’usage des pistes n’est pas imposé. Comme le précise Me Eric de Caumont, avocat spécialiste en droit routier, « pour contraindre un cycliste à emprunter une piste, un panneau spécifique est indispensable ».

Panneaux et signalisation : ce qui change tout

Le détail crucial réside dans la signalisation. Dès lors qu’un panneau bleu, rond et bordé de blanc affichant un vélo est installé, l’obligation entre en vigueur : impossible alors pour les cyclistes ou utilisateurs de trottinettes d’ignorer la voie qui leur est dédiée. En l’absence de cette signalisation, chacun reste libre de rouler sur la route – même si cela gêne le flux automobile.

Pour distinguer facilement les indications :

• Le carré bleu signale simplement l’existence d’une piste cyclable.
• Le rond bleu impose son usage aux usagers concernés.

Droits et devoirs partagés sur la route

La réglementation protège également les cyclistes lorsqu’ils circulent sur la chaussée. Les automobilistes doivent ainsi maintenir une distance d’au moins un mètre lors du dépassement en agglomération (1,5 mètre hors agglomération), sous peine d’une sanction sévère : une amende de 135 euros et trois points retirés du permis.

Des sanctions modérées en cas d’infraction

Mais que risque réellement celui qui enfreint cette règle lorsque le panneau rond est bien présent ? Selon Me Eric de Caumont, il ne s’agit là que d’« une sanction très symbolique » : 35 euros d’amende, sans autre conséquence. Une somme qui reflète davantage une volonté pédagogique qu’un réel durcissement envers les contrevenants.

Malgré quelques crispations entre usagers, c’est bien la signalisation qui tranche et définit les droits – ou obligations – des uns et des autres sur la voie publique.