Les fautes qu’il ne faudrait plus commettre : au jour d’aujourd’hui
La formule "au jour d'aujourd'hui" est souvent employée pour parler du jour présent, alors qu'elle présente une évidente redondance.
S’il fallait établir un classement des barbarismes et des abus de langage les plus souvent observés chez la population française, nul doute que la formule “au jour d’aujourd’hui” serait fort bien placée en hauteur. En premier lieu, que veut dire cette expression ? Tout simplement “en ce jour”, ou tout ce qui désigne le jour présent.
“Au jour d’aujourd’hui” : une apparition au XIXe siècle
En ancien français, “hui”, formé des termes latins “hoc” et “die”, signifiait “le jour où l’on est”. Au XIIe siècle, il fut décidé de lui ajouter “jour” pour constituer la formule “au jour d’ui” qui, au fil du temps et plus précisément dans la seconde moitié du XIVe siècle, est devenue “aujourd’hui”. Il devient donc facile de comprendre qu’en disant “au jour d’aujourd’hui”, expression apparue au XIXe siècle, on se répète fatalement.
L’avis de l’Académie française
Sur son site, l’Académie française classe cette expression dans la liste des “emplois fautifs” et lui reconnaît une “résonance familière et plaisante” en même temps qu’une “redondance” volontaire. Elle recommande de lui préférer, plus simplement, “aujourd’hui”,” ce jour” ou encore “ce jour d’hui”
Un moyen mnémotechnique ?
Au-delà du fait de savoir que l’expression “au jour d’aujourd’hui” est une faute, existe-t-il un moyen de s’en défaire ? Pas vraiment, ou plutôt, on conseillera à quiconque serait tenté de faire usage de cette formule de la décortiquer. Ainsi, cette personne devrait arriver au résultat suivant et peu séduisant à la lecture : “au jour d’au jour d’hui”. Même si, encore une fois, les utilisateurs de cet ensemble pourraient toujours invoquer l’envie d’appuyer l’idée du jour actuel.