Le tout premier jeu vidéo adapté d’un film est né grâce à un héros de Spielberg

Image d'illustration. Cabinet d arcade classique sous néonsADN
Le premier jeu vidéo inspiré d’un film a vu le jour grâce à un personnage emblématique de Steven Spielberg. Cette innovation marquante a ouvert la voie à une nouvelle forme de divertissement, liant cinéma et univers vidéoludique.
Tl;dr
- Les adaptations de jeux vidéo dominent désormais Hollywood.
- « Raiders of the Lost Ark » fut la première licence officielle.
- L’engouement actuel contraste avec les débuts hésitants du genre.
Une nouvelle vague : Hollywood sous le signe du jeu vidéo
On aurait peine à croire, il y a encore dix ans, que les salles obscures troqueraient peu à peu leurs super-héros pour des personnages issus de l’univers vidéoludique. Pourtant, c’est bien ce qui s’observe aujourd’hui : l’ère dorée des films adaptés de jeux vidéo s’impose, portée par le succès tonitruant de productions comme « The Super Mario Bros. Movie » ou « A Minecraft Movie », tandis que le genre super-héroïque marque le pas.
La dynamique est si nette que même quelques échecs retentissants — pensons au flop de « Borderlands » en 2024 — n’entament pas cette ascension.
L’inversion d’une tendance historique
Ce basculement s’avère paradoxal : autrefois, ce sont les studios hollywoodiens qui fournissaient aux créateurs de jeux la matière première de leurs titres, dans l’espoir qu’ils sauraient l’adapter.
Quelques perles sont nées de ces collaborations, mais aussi des ratés mythiques ; qui pourrait oublier l’échec cuisant du jeu « E.T. The Extra-Terrestrial », devenu synonyme d’adaptation bâclée ? Fait singulier cependant, le tout premier jeu officiellement adapté d’un film n’est pas aussi mal né qu’on pourrait le penser.
Quand Indiana Jones ouvrait la voie
C’est en 1982 que Atari frappe fort avec « Raiders of the Lost Ark », une adaptation inspirée du film éponyme de Steven Spielberg. À cette époque, alors que le marché des consoles domestiques explose grâce à des titres phares comme « Space Invaders » ou « Pac-Man », personne n’avait encore osé transposer officiellement une œuvre cinématographique en expérience interactive. Développé par Howard Scott Warshaw — ironiquement aussi responsable du naufrage « E.T. » — ce premier jeu licencié s’avéra solide et innovant pour l’époque.
L’expérience proposée différait sensiblement du film : l’action se concentre dans une version stylisée du Caire en 1936 où l’on incarne Indiana Jones à la recherche de l’Arche d’Alliance. L’utilisation simultanée de deux manettes pour gérer déplacements et objets représentait alors une petite révolution dans la jouabilité.
L’héritage et la relève vidéoludiques
Cette réussite inaugurale a ouvert la voie à une longue série d’adaptations, certaines acclamées (pensons aux récentes séries « The Last of Us » ou « Fallout »), d’autres tombées dans l’oubli.
Aujourd’hui, on assiste à un renversement complet : ce sont désormais les créateurs de films qui scrutent les catalogues des studios de jeux pour y puiser leur inspiration — une tendance appelée à se renforcer avec la sortie prochaine d’un long-métrage « Legend of Zelda ». À bien y réfléchir, ni Spielberg ni Warshaw n’auraient probablement anticipé un tel revirement quand ils se lançaient dans leur aventure commune il y a plus de quarante ans…