Sans Jennifer Lopez, ce film n’aurait jamais vu le jour

L'actrice et chanteuse américaine Jennifer Lopez a joué un rôle déterminant dans la concrétisation de Kiss of the Spider Woman, dont la réalisation aurait été compromise sans son implication. Sa présence et son engagement ont été essentiels à la naissance de ce projet cinématographique.

La renaissance d’un chef-d’œuvre

Presque quarante ans après avoir marqué les esprits à Cannes, Kiss of the Spider Woman s’offre une nouvelle vie sur grand écran. Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’œuvre – originellement un roman signé Manuel Puig – fascine l’industrie du spectacle. Dès 1985, la version cinématographique d’Héctor Babenco, portée par des acteurs comme William Hurt, Raúl Julia et Sônia Braga, avait bousculé les codes. L’interprétation magistrale de Hurt, récompensée par un Oscar du Meilleur Acteur, et un scénario ciselé par Leonard Schrader, donnaient à ce film une dimension inédite pour l’époque : celle d’un regard franc sur l’homosexualité, dans un contexte politique tendu.

L’adaptation musicale : une autre lecture du mythe

En 1992, le tandem mythique formé par John Kander et Fred Ebb, épaulé par le dramaturge Terrence McNally, choisit de revisiter le texte original avec leur comédie musicale. S’éloignant du long-métrage de Babenco pour puiser directement dans le roman, ils placent la figure d’Aurora – la diva de cinéma qui fait office d’échappatoire pour Molina – au cœur du récit. Sur scène, l’inoubliable Chita Rivera, alors âgée de 60 ans, incarnait cette icône avec un charisme rare. Le spectacle rafla sept Tony Awards et inscrivit définitivement Kiss of the Spider Woman au panthéon de Broadway.

Casting et enjeux

Trente années auront été nécessaires pour que cette version musicale trouve enfin son chemin vers le cinéma. Le défi ? Remplacer Chita Rivera. Pour le réalisateur Bill Condon, il n’y avait qu’un seul nom possible : Jennifer Lopez. Comme il le confiait récemment : « Jennifer Lopez est la raison pour laquelle ce film existe. Il n’y a qu’une seule personne capable d’incarner cette diva… chanteuse, danseuse et latine à la fois ». Cette conviction s’est avérée payante.

Au passage, difficile d’ignorer les qualités de la distribution : lors du dernier Festival de Sundance, l’accueil critique fut majoritairement enthousiaste. Nombreux sont ceux qui ont salué la performance du jeune Tonatiuh dans le rôle de Molina. Mais il faut aussi rappeler que Jennifer Lopez elle-même n’a jamais vraiment été reconnue par l’Académie après son rôle marquant dans Hustlers. Cette adaptation pourrait bien offrir une revanche éclatante.

Nouveaux horizons pour un classique engagé

Il reste à voir comment ce nouvel opus va s’inscrire dans le paysage cinématographique actuel : entre hommage vibrant au passé et message politique toujours aussi vif. Pour les passionnés comme pour les néophytes, cette réinvention signée Bill Condon- Jennifer Lopez prouve une chose : certains récits sont faits pour traverser les générations, surtout quand ils osent mêler engagement et émotion avec autant d’élégance.