Le port du voile autorisé dans le football
Porter le voile est désormais possible pour jouer au football. La France s'oppose à cette décision. Qu'en sera t-il sur le terrain ?
La Fédération internationale de football (FIFA), a révélé samedi dernier que de nouvelles dispositions sont désormais intégrées dans les règles du football. L’International Football Association Board (Ifab), qui gère les lois qui encadrent la pratique du football, vient d’autoriser le port du voile et de « couvre tête » tant pour les hommes que pour les femmes. Une autorisation qui intervient après plusieurs années de réflexion et de tests, grandeur nature.
« L’IFAB a approuvé la modification du règlement concernant l’équipement des joueurs » peut-on lire via un communiqué de presse émanant de la FIFA. « La nouvelle loi précise les dispositions selon lesquelles les joueurs masculins et féminins peuvent désormais porter un couvre tête. Après un projet pilote de deux ans, l’IFAB a décidé qu’il n’y avait aucune raison d’interdire les couvre-chefs, aussi longtemps que leur conception respecte certaines règles ». Pas question en effet de voir les mêmes turbans et voiles que dans les rues. Collé à la tête, indépendant du maillot, cohérent avec la tenue du joueur, le couvre-tête ne doit avoir aucune partie qui dépasse et ne pas être un danger pour les autres joueurs. Les détails complets vont être envoyés aux différentes fédérations.
Le sport avant la religion ?
L’Ifab confie avoir pris cette décision car la demande émanait d’un groupe de pays et de joueurs qui ne pouvaient pas développer le football dans de bonnes conditions à cause de cette limitation. On se souvent notamment des joueuses Iraniennes qui, non-autorisées à porter le voile, n’avaient pas pris part aux éliminatoires pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Avec cette nouvelle loi, les restrictions sont levées. Les premières réactions à cette décision n’ont pas tardé. Jean-Michel Larqué a déjà commenté la nouvelle sur RMC : « Il y a des tas de gens qui se battent pour l’universalité du football, pour qu’un terrain de sport soit un espace laïque. L’idée est que tout le monde soit à égalité, sans signe d’appartenance religieux. Moi, ça me gêne ».
La Fédération Française de Football (FFF) n’a pas accueilli l’annonce de la meilleure des façons, tout comme la Ligue de Football Professionnel (LFP). Frédéric Thiriez, le président de la LFP, s’exprime au travers d’une longue tribune : « En acceptant que les symboles religieux fassent leur entrée sur le terrain, la Fifa renonce au rêve universel d’un sport préservé des conflits politiques, idéologiques ou religieux et déroule le tapis rouge aux communautarismes de tous poils. Souhaitons que la période d’essai d’un an qu’elle s’est donnée fasse la démonstration que l’on ne trahit jamais impunément les principes ».