Le Mans : Un an de prison ferme pour des tirs sur une mosquée
Pour avoir tiré sur une mosquée avec un fusil et des grenades, un homme de 69 ans a été condamné à un an de prison ferme.
L’affaire était intervenue au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. Un homme âgé de 69 ans avait tiré contre la mosquée des Sablons, au Mans, dans la nuit du 7 au 8 janvier, à l’aide d’un fusil 22 long rifle et de trois grenades d’exercices dites grenades à plâtre, sans faire de victimes pour autant. Parmi les trois grenades lancées, une seule avait explosé dans une petite cour sans faire de dégâts majeurs.
Interpellé quelques jours plus tard, l’homme a été aujourd’hui condamné à trois ans de prison, dont un an ferme par un tribunal correctionnel du Mans. A la barre, cet homme a avoué les faits, et déclaré avoir agi sur un coup de tête.
Le Mans : “Nous aussi les français, on peut se manifester”
Se présentant comme un ancien abonné de Charlie Hebdo, l’homme a expliqué n’avoir que peu de regrets. “Nous aussi, les Français, on peut se manifester”, a-t-il déclaré. “Cet attentat, ça m’a foutu en l’air, j’ai voulu réagir”. Ce dernier a dû s’expliquer sur son acte, notamment sur le fait d’avoir scotché des vis sur les grenades. “Pour faire peur” a-t-il rétorqué, lui qui dit se “sentir menacé par l’islam”.
Décrit comme un homme seul, alcoolique et dépressif, cet ancien infirmier psychiatrique sans casier judiciaire devra donc purger une peine d’un an, dont deux avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve, et l’obligation de prendre des soins.
Invité à boire le thé, et manger du couscous
Non rancunier, l’imam de la mosquée des Sablons qui s’était constitué partie civile, souhaite de son côté apaiser les tensions et invite son agresseur d’un soir, à faire la paix : “La justice s’est prononcée, maintenant nous on va retirer notre plainte. Avec son état de santé, on a pitié pour lui. […] On ne sait pas s’il regrette ou non, mais ce que l’on a retenu c’est qu’il a du mal à expliquer ce qu’il a fait. Nous, ce que l’on veut, c’est son bien, on ne veut pas se venger » explique Mohamed Lamaachi. “Il peut venir à tout moment nous visiter à la mosquée. On l’accueillera avec du thé et du couscous”.