Le Covid a favorisé une “pandémie silencieuse” d’infections aux superbactéries
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies avance que la pandémie a contribué à une telle prolifération dans les pays de l'Union Européenne.
Alors qu’un nouveau variant Covid est susceptible d’échapper à l’immunité, la pandémie semble loin d’en avoir fini avec nous.
Jeudi 17 novembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a publié un rapport dans lequel il affirme que la pandémie de Covid a favorisé la prolifération de superbactéries dans les pays de l’Union Européenne.
Deux agents pathogènes en particulier
Ces agents pathogènes, appelés superbactéries car résistant aux antibiotiques, sont liés à la mort de près de 750 000 personnes dans le monde chaque année.
L’ECDC s’est penché sur deux de ces agents, qui pourraient être en cause dans de nombreuses infections quand le Sars-CoV-2 a commencé sa propagation en 2020, puis l’année suivante.
Acinetobacter et Klebsiella pneumoniae
Le Centre de prévention résume ainsi :
Les infections par certains agents pathogènes résistants aux antibiotiques connus sous le nom de superbactéries ont plus que doublé dans les établissements de santé en Europe.
Il s’agit particulièrement de deux groupes de bactéries, nommées Acinetobacter et Klebsiella pneumoniae. Dominique Monnet, à la tête de l’ECDC, explique que ce phénomène est dû “à des épidémies dans les unités de soins intensifs des hôpitaux où les infections résistantes aux antimicrobiens étaient déjà répandues”.
Une “pandémie silencieuse”
Mais encore, à la “prescription d’antibiotiques plus larges pour traiter le COVID-19 et d’autres infections bactériennes pendant les longs séjours à l’hôpital”. Une situation qui n’est pas inédite puisque les spécialistes qualifieraient les infections aux superbactéries “d’épidémie silencieuse”.
Au début de cette année, les spécialistes redoutaient déjà qu’une consommation excessive d’antibiotiques pendant la pandémie favorise l’évolution de ces superbactéries et donc l’antibiorésistance. Les superbactéries seraient responsables de la mort de 750 000 personnes chaque année dans le monde et à l’horizon 2050, elles pourraient causer 10 millions de décès par an.