Super-bactéries résistantes aux antibiotiques : un phénomène qui “s’aggrave”
Demain, des dirigeants de plusieurs pays vont se réunir autour de la question des super-bactéries résistantes aux antibiotiques, un phénomène ancien qui ne fait qu'empirer selon un représentant de l'OMS.
Le problème des super-bactéries résistances aux antibiotiques n’avait jamais été traité à cette échelle. Mercredi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, des dirigeants venus du monde entier vont se réunir autour de cette question. Ce phénomène de résistance a pour logique conséquence de sensiblement compliquer le soin de plusieurs maladies telles la tuberculose.
À l’occasion de cette réunion, comme le rapportent nos confrères de Ouest-France, un texte comprenant un certain nombre d’engagements devrait être remis aux responsables. Parmi ces mesures attendues, un meilleur encadrement des antibiotiques, une meilleure diffusion de la problématique et des traitements alternatifs encouragés.
OMS : des engagements contre le phénomène des super-bactéries
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) nourrit l’espoir que de ces engagements découleront des investissements autant financiers qu’humains pour mettre fin à ces super-bactéries. Pour le représentant spécial du directeur de l’OMS Keiji Fukuda, il apparaît urgent de répondre à un phénomène de longue date mais qui ne faiblit cependant pas :
“Le problème est connu des professionnels de la santé depuis longtemps et pourtant il ne fait que s’aggrave”. Et d’ajouter avec un certain alarmisme que “nous sommes en train de perdre notre capacité à traiter les infections : non seulement le nombre de morts menace d’augmenter mais toute notre capacité à traiter les patients est menacée. Cela menace aussi notre capacité à produire suffisamment de nourriture”.
Une résistance à l’origine de 700.000 décès
M. Fukuda indique de même que “cela fait au moins 20 ans que nous n’avons pas vu de développement de nouvelles classes d’antibiotiques”. Un constant s’expliquant par le coût élevé des recherches et du risque, pour les laboratoires pharmaceutiques, de ne pas connaître un retour sur investissement. Le responsable de l’OMS salue tout de même une meilleure prise de conscience du phénomène au cours des récentes années, et ce même dans les pays en voie de développement.
On estime qu’au niveau mondial, cette résistance aux antibiotiques est à l’origine de 700.000 décès, incluant 23.000 morts rien qu’aux États-Unis.