L’avenir d’Altice France décidé ce lundi : SFR vers un possible changement de propriétaire

Image d'illustration. AlticeADN
L’avenir du groupe Altice France, propriétaire de l’opérateur SFR, se joue ce lundi devant le tribunal. Une décision cruciale pourrait déterminer si la société sera prochainement vendue et redéfinir le paysage des télécoms en France.
Tl;dr
- Le sort d’Altice France dépend d’une décision judiciaire clé.
- La restructuration de la dette est contestée sur les filiales.
- Pas de vente officielle de SFR, rumeurs persistantes.
Une dette écrasante au cœur de la tourmente
Dans le tumulte qui entoure actuellement Altice France, la question de sa gigantesque dette, évaluée à 24,1 milliards d’euros, reste le nœud central. L’accord trouvé en février entre le groupe du milliardaire Patrick Drahi et ses créanciers prévoyait un allègement substantiel : une réduction de plus de 8 milliards d’euros pour ramener l’endettement à 15,5 milliards. Un souffle pour la maison-mère de SFR, mais rien n’est encore acquis.
Le tribunal tranche ce lundi : scénario incertain
C’est ce lundi que le tribunal des activités économiques de Paris doit se prononcer sur la validation ou non du plan de sauvegarde accélérée. L’enjeu ? Bien plus qu’une formalité. Lors de l’audience du 22 juillet, le ministère public s’est dit favorable au plan mais a exigé l’exclusion de trois filiales clés — SFR, SFR Fibre, et Completel.
Ce point pourrait tout remettre en cause : la direction du groupe estime indispensable d’inclure toutes ses sociétés dans le dispositif, au risque sinon d’anéantir la transaction.
Syndicats vent debout, inquiétudes internes et rumeurs externes
Ce n’est pas tout : les représentants des salariés, eux, militent activement pour l’exclusion des filiales jugées solides du plan. Le comité social et économique (CSE) refuse d’ailleurs de valider cette restructuration qu’il juge imposée à des entités « rentables et solides financièrement (…) intégrées de force dans un schéma d’endettement dont elles ne tirent aucun bénéfice ». La crainte ? Que ces sociétés, peu ou pas endettées selon les syndicats, portent injustement le poids du remboursement. Pour Olivier Lelong (CFDT), « nous sommes garants du remboursement de ces dettes et ferons les frais du remboursement ».
La direction persiste toutefois : seule une réduction massive de la dette garantirait l’avenir. Et face aux soupçons de démantèlement ou de ventes prochaines — évoqués par certains représentants du personnel qui y voient un danger pour l’emploi — elle assure que l’opération reste « exclusivement financière, sans impact opérationnel ni social ».
Aucune vente annoncée mais les discussions alimentent les spéculations
Les rumeurs courent autour d’un possible rachat de SFR. Pourtant, le PDG d’Altice France, Arthur Dreyfuss, martèle qu’« il n’y a pas de processus de vente en cours ni même d’offre indicative reçue à ce jour ». Cela n’empêche pas les concurrents, eux-mêmes favorables à une consolidation sur le marché français des télécoms, d’évoquer déjà en coulisse quelques « discussions préliminaires entre opérateurs », comme l’a confié récemment Laurent Martinez (Orange).
Un suspense donc maximal à quelques heures du verdict : si la justice devait écarter certaines filiales du plan, c’est toute la stratégie financière menée ces derniers mois qui vacillerait…