La France contrainte de rembourser près de 24 millions d’euros à Amazon

Image d'illustration. AmazonAmazon / PR-ADN
La France s’apprête à rembourser environ 24 millions d’euros à Amazon, après un litige fiscal ayant abouti à une décision défavorable pour l’État. Ce revers financier intervient dans un contexte de surveillance accrue des pratiques fiscales des géants du numérique.
Tl;dr
- Amazon récupère près de 24 millions d’euros d’impôts.
- Certains services exclus de la taxe Gafa par la justice.
- La taxe Gafa a rapporté 750 millions en 2024.
Amazon obtient gain de cause face à l’administration fiscale
Il aura fallu un long bras de fer judiciaire pour que le tribunal administratif de Cergy-Pontoise tranche en faveur du géant du e-commerce. L’État français devra ainsi restituer environ 24 millions d’euros à Amazon, somme précisément fixée à 23.874.646 euros, au titre de la taxe sur les services numériques versée en 2019.
Les limites de la taxe Gafa mises en lumière
Au cœur du litige, l’interprétation du périmètre de la fameuse taxe Gafa. Cette contribution, officiellement instaurée pour taxer à hauteur de 3 % le chiffre d’affaires généré par les grandes plateformes dans l’Hexagone, avait rapporté quelque 750 millions d’euros en 2024. Pourtant, le juge a estimé que certains services proposés par Amazon, notamment les programmes « Amazon Prime » et « Expédié par Amazon », sortaient du cadre prévu par la législation.
Des arguments entendus par la justice française
Dans son jugement, la cour administrative souligne que ces services « sont distincts du cœur de métier du groupe Amazon et de son activité d’interface numérique ». Leur caractère optionnel, leur accès payant et leurs objectifs propres ont pesé dans la balance. D’ailleurs, dès décembre 2021, Amazon avait officiellement contesté l’assiette retenue par l’administration, avançant que certains des services proposés aux utilisateurs ne relevaient pas du champ imposable.
L’après décision : réactions et enjeux pour l’avenir fiscal du numérique
Du côté de la firme fondée par Jeff Bezos, la réaction ne s’est pas fait attendre : « Nous accueillons positivement la décision du tribunal qui confirme que l’interprétation de l’administration fiscale va bien au-delà du cadre prévu par la législation en vigueur. » Plus largement, Amazon rappelle sa contribution directe annuelle « à plus de 900 millions d’euros » au financement des services publics français.
Parmi les éléments à retenir :
- Périmètre flou de la taxe Gafa : certains services numériques restent difficiles à qualifier fiscalement.
- Tension persistante : entre volonté politique et marges d’interprétation juridique autour des activités numériques mondialisées.
Reste maintenant à savoir si cette jurisprudence influencera durablement le traitement fiscal réservé aux mastodontes américains opérant sur le territoire français.