Jeunes diplômés : pourquoi l’accès à l’emploi devient un parcours semé d’obstacles

Les jeunes diplômés rencontrent aujourd’hui de plus en plus d’obstacles pour décrocher leur premier emploi. Entre concurrence accrue, exigences des employeurs et incertitudes économiques, leur intégration professionnelle s’avère particulièrement difficile.

Un marché du travail sous tension pour les jeunes diplômés

En cette année 2024, la situation s’annonce toujours aussi complexe pour les jeunes fraîchement diplômés. Selon une récente étude de Apec consultée par 20 Minutes, seule une courte majorité parvient à décrocher un premier emploi dans les douze mois suivant la fin de leurs études. Ainsi, si 72 % des titulaires d’un bac +5 en 2023 occupaient un poste salarié en juin 2024, cela marque un recul par rapport aux années précédentes : deux points de moins que la promotion antérieure et trois de moins que celle de 2021.

Des disparités et des concessions croissantes

L’écart entre filières reste frappant : tandis que 76 % des diplômés issus des « sciences » ont trouvé un emploi, seuls 59 % de ceux provenant des « lettres » ont intégré le marché du travail. Mais au-delà des statistiques, c’est le sentiment généralisé d’une insertion ardue qui domine. Près de la moitié (43 %) qualifient leur recherche d’« très difficile », soit une hausse spectaculaire de 21 points sur un an, sans distinction selon la spécialité.

Dans cette atmosphère tendue, les renoncements se multiplient. Parmi les répondants, on note que :

• 24 % exercent aujourd’hui un emploi jugé « alimentaire », loin de leurs aspirations initiales ;
• 70 % se disent prêts à accepter l’absence de perspective en CDI ;
• plus de la moitié envisagent même d’abandonner le statut de cadre.

L’allongement du parcours vers l’emploi

Par ailleurs, la patience est désormais requise : obtenir ce premier contrat relève parfois du marathon. Désormais, il n’est pas rare d’envoyer plus de trente candidatures avant une réponse favorable – une réalité vécue par 57 % des jeunes contre seulement 31 % l’an passé. Plus marquant encore, près de quatre jeunes sur dix doivent patienter au moins six mois pour signer leur premier contrat.

Tendance à la baisse pour l’embauche des cadres débutants

Pour ne rien arranger, les perspectives semblent s’assombrir. Selon l’Apec, « En 2025, les recrutements de cadres débutants devraient de nouveau chuter […] ce qui risque d’accentuer les difficultés d’accès à l’emploi pour ces jeunes diplômés ». Cette dynamique n’épargne pas non plus l’ensemble du marché cadre, notamment dans les entreprises intermédiaires et grands groupes où seules 43 % envisagent un recrutement contre 50 % il y a tout juste un an. La conjoncture reste décidément peu clémente pour cette nouvelle génération en quête d’avenir professionnel.