Italie : sauf danger de mort, un médecin ne soignera plus ses patients racistes
Un médecin italien a choisi de ne plus soigner ses patients racistes, sauf danger de mort, suite à la diffusion de messages anonymes appelant à ne plus soigner de "nègres".
Corrado Lauro est un médecin généraliste officiant en Italie. Si sa profession ne l’incite pas à observer de distinction parmi ses patients, il a finalement décidé de rediriger une catégorie toute particulière de malades chez d’autres confrères, après qu’un certain nombre d’habitants de sa commune ont affiché des messages racistes à l’égard de migrants récemment accueillis par la paroisse de Cuneo (Piémont).
L’un de ces messages, rapporté par nos confrères de franceinfo, était : “Ceci n’est pas un conseil, c’est une menace, nous nous ne voulons pas de nègres.” Et Le Quotidien du médecin de relater pour sa part l’intention émise par plusieurs Piémontais auprès de l’évêque de Cuneo de s’en prendre physiquement à ces migrants.
Un médecin italien refuse ses patients racistes : réactions contrastées
Des protestations que le docteur Lauro a vraisemblablement entendues. Le 25 avril dernier, il a ainsi publié sur son compte Facebook qu’il se refusait désormais à soigner ses patients racistes, exception faite de cas potentiellement mortels. Et de n’avoir pas vraiment fait l’unanimité.
Des commentaires, comme celui-ci, lui ont par exemple reproché de faire de la “politique” : “Ou tu fais le médecin ou le politique, tu es vraiment une tête de c… j’espère vraiment que tu seras radié ou chassé d’Italie”. D’autres réactions ont quant à elles traduit un soutien au praticien dans sa démarche : “Merci docteur Lauro, vous me donnez de l’espoir et pour cela je vous remercie du fond du cœur.”
Agli abitanti della frazione cuneese che hanno esposto il cartello di cui sotto comunico che non intendo prestar loro…
Publié par Corrado Lauro sur mardi 25 avril 2017
Possible plainte à venir pour violation du serment d’Hippocrate
Le docteur Lauro pourrait en tout cas être visé par une plainte pour violation du serment d’Hippocrate, comme le désire ainsi le comité de soutien du candidat de droite aux prochaines élections municipales. Une apparente menace qui ne semble pas, du moins pour l’heure, avoir motivé ce généraliste à revoir sa position. Il n’est au passage pas précisé comment le docteur Lauro procède pour déceler un patient raciste d’un autre ne l’étant pas.