Héritage non préparé : quels dangers financiers guettent réellement vos proches après votre disparition ?

Image d'illustration. des séniors discutant des frais de successionADN
Lorsqu’un décès survient sans préparation financière, les héritiers se retrouvent confrontés à la gestion des crédits en cours et des dettes du défunt. Cette situation peut avoir des conséquences importantes sur leur patrimoine et leurs obligations légales.
Tl;dr
- La dette persiste après un décès.
- Assurance ou héritiers prennent le relais du crédit.
- Comptes bancaires bloqués, frais d’obsèques réglés en priorité.
Un décès, des dettes : ce que deviennent les crédits
Le décès d’un proche ne met pas fin à toutes ses obligations financières. La réalité est souvent brutale : la disparition d’une personne laisse subsister la charge de ses crédits en cours, lesquels ne s’effacent pas automatiquement. Au contraire, ceux-ci peuvent se transmettre aux héritiers, les contraignant parfois à solder une addition inattendue.
Souscrire ou hériter : le poids de la succession
Face à cette situation, plusieurs cas de figure s’imposent aux proches du défunt. S’il existe une assurance emprunteur, elle peut assumer tout ou partie des remboursements. À défaut, le fardeau se reporte sur les héritiers, qui doivent alors choisir : accepter la succession dans son ensemble, la refuser purement et simplement, ou opter pour une acceptation limitée à l’actif net disponible. Un dilemme difficile qui requiert souvent les conseils avisés d’un notaire. En outre, les règles changent selon le type de prêt concerné ; pour un crédit immobilier, l’assurance est fréquemment exigée mais reste facultative pour les crédits à la consommation. Sans couverture adaptée, l’intégralité de la dette peut donc grever l’héritage.
Co-emprunteurs et blocage des comptes bancaires
Il n’est pas rare que certains prêts soient souscrits à deux. Mais là encore, la législation reste ferme : selon le site Notre Temps, « Enfin, en règle générale, le co-emprunteur reste redevable du prêt dans son intégralité après le décès de l’autre partie ». Parallèlement, au moment du décès, tous les comptes bancaires du disparu sont gelés — même si une procuration avait été donnée auparavant. Une exception toutefois : tant qu’aucun héritier ne s’y oppose officiellement, un co-titulaire (souvent le conjoint) peut continuer d’utiliser le compte courant.
Démarches urgentes : obsèques et dettes prioritaires
Dans ces circonstances complexes, quelques points pratiques méritent attention. Certaines opérations demeurent possibles sur les comptes bloqués : ainsi, jusqu’à 5 910 € peuvent être prélevés pour régler les frais d’obsèques dès janvier 2025 — si bien sûr le solde le permet. Autre possibilité : sur présentation de justificatifs valides, certaines charges comme un loyer impayé ou des factures médicales urgentes peuvent être réglées sans attendre la liquidation complète de la succession. Pour clore un compte bancaire modeste (moins de 5 000 € et aucune propriété immobilière), un simple dossier auprès de la banque suffit ; au-delà ou en présence d’un patrimoine immobilier, l’intervention notariale devient incontournable.
Derrière chaque crédit contracté se cache un engagement à long terme dont les effets se prolongent parfois bien au-delà de la vie elle-même. Les règles qui régissent cette transmission financière apparaissent strictes… mais indispensables pour préserver l’équilibre entre droits des créanciers et protection des familles endeuillées.