Henri Guaino en appel pour ses propos contre le juge Gentil
L'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino est jugé en ce jeudi en appel pour outrage à magistrat. En mars 2013, il s'était ainsi attaqué verbalement au juge Gentil dans l'affaire Bettencourt.
En ce jeudi 3 septembre 2015, le député Les Républicains des Yvelines Henri Guaino est jugé en appel pour outrage à magistrat. L’ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy est poursuivi pour avoir “outragé” un magistrat et également “jeté le discrédit” sur une décision prononcée par la justice.
En mars 2013 et au sortir de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour “abus de faiblesse” dans le cadre du dossier Bettencourt, Henri Guaino s’en était ainsi verbalement pris au juge d’instruction Jean-Michel Gentil. Une semaine durant, on avait pu l’entendre parler dans les médias d’une “décision irresponsable” qui “salit l’image de la France”.
Attaques contre le juge Gentil : Guaino de nouveau devant la justice
Dans des propos nous étant rappelés par Libération, le député avait donc pointé du doigt le travail du juge Gentil, insatisfaisant à ses yeux : “Je conteste la façon dont il a fait son travail, je la trouve indigne. Il a déshonoré un homme, il a déshonoré les institutions, il a aussi déshonoré la justice.”
Des infractions très peu sanctionnées
En théorie, pour les deux infractions dont il est accusé, le député des Yvelines encourt des peines de six mois de prison et 7.500 euros d’amende (“discrédit jeté sur une décision de justice”) et de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende (“outrage à magistrat”). Dans les faits, très peu de poursuites sont opérées suite à des violations de ce genre. Toutefois, pour Christophe Régnard, président de l’Union syndicale de la magistrature (USM) de 2008 à 2014 et aussi partie civile dans cette affaire, “la critique quasi systématique des juges par des responsables politiques a des conséquences”, et “quand il n’y a plus de respect ni pour la justice ni pour les magistrats qui la rendent, il n’y a plus de République”. Rappelons que le procès en première instance du député Guaino, en octobre 2014, s’était conclu par sa relaxe.