Explosion des prix alimentaires : l’association de défense des consommateurs CLCV écrit une lettre à la Première ministre

Un caddie moins rempli / SupermarchésPixabay
Président de l'association 'Consommation Logement Cadre de Vie' (CLCV), Jean-Yves Mano, remarque que l'inflation touche de nombreux Français qui n'arrivent plus à remplir leurs caddies.
Face à des Français qui souffrent devant l’inflation, notamment sur les prix alimentaires, Jean-Yves Mano rappelle que se nourrir coûtait plus cher de 14,5% en février dernier et que les consommateurs trouvaient des astuces pour ne plus acheter en grande quantités.
Les consommateurs obligés de trouver des astuces pour ne plus acheter en grande quantités
Dans une ‘Lettre ouverte’, envoyée à Madame Elisabeth Borne, Première ministre, la CLCV explique qu”il serait possible de freiner l’explosion des prix alimentaires en cessant de garantir une marge minimale de 10 % à la grande distribution‘.
Il relève des prérogatives régaliennes de l’État d’assurer à chacun l’accès à une alimentation lui permettant de répondre à ses besoins
“Madame la Première ministre,
Il relève des prérogatives régaliennes de l’État, des vôtres, d’assurer à chacun l’accès à une alimentation lui permettant de répondre à ses besoins. Si les objectifs affichés par plusieurs de vos ministres de ‘contenir l’inflation alimentaire’ ont pu nous rassurer, les moyens proposés pour y parvenir ne peuvent qu’interroger voire générer une certaine forme de stupéfaction”, écrit l’association de défense des consommateurs.
“En effet, alors que les prix des produits alimentaires ont atteint, dès 2022, d’affolants sommets, la récente clôture des négociations commerciales entre les distributeurs et l’industrie agroalimentaire ouvre malheureusement la voie à une nouvelle explosion des prix au cours des prochaines semaines. Cette perspective est d’autant plus alarmante que les conséquences de l’inflation alimentaire sont déjà très concrètes et inquiétantes, comme l’illustre le recours de plus en plus important aux banques alimentaires, véritable marqueur de la paupérisation de nos concitoyens”, est-il ajouté dans cette missive.
Éloigner les consommateurs d’une alimentation saine au profit de produits ultra-transformés
“Si ces constats imposaient une action résolue de votre Gouvernement pour apporter des réponses immédiates, durables et fortes à la flambée des prix alimentaires, force est de constater qu’hormis l’annonce d’un prochain chèque alimentaire – présenté à titre expérimental et localisé – pour les plus modestes, les solutions que votre gouvernement propose pour juguler les prix paraissent au mieux sans réelle incidence, et pourraient même éloigner les consommateurs d’une alimentation saine au profit de produits ultra-transformés“.
“Dans la lignée des propos tenus par le Président de la République lors de l’ouverture du salon de l’agriculture appelant les distributeurs à ‘faire un effort sur leurs marges’, votre Gouvernement se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing)”.
Retirer le dispositif obligeant les distributeurs à réaliser une marge d’au moins 10 %
“Au-delà de déprécier la puissance publique, nous ne pouvons que souligner que cette approche consistant à quêter auprès des grandes surfaces une modération des prix dans le cadre d’un “trimestre anti-inflation” n’aboutira en aucun cas à ce que les étiquettes affichent les prix les plus compétitifs possibles si le dispositif obligeant depuis 2019 les distributeurs à réaliser une marge d’au moins 10 % sur la vente des produits alimentaires devait être maintenu”.
Les signataires de cette lettre sont : Alain BAZOT, Président de l’UFC-Que Choisir ; Guylaine BROHAN, Présidente de Familles rurales et Jean-Yves MANO, Président de la CLCV.
- Les consommateurs obligés de trouver des astuces pour ne plus acheter en grande quantités
- Il relève des prérogatives régaliennes de l’État d’assurer à chacun l’accès à une alimentation lui permettant de répondre à ses besoins
- Éloigner les consommateurs d’une alimentation saine au profit de produits ultra-transformés
- Retirer le dispositif obligeant les distributeurs à réaliser une marge d’au moins 10 %