Nucléaire : l’Autriche porte plainte contre les subventions pour l’EPR
La Cour européenne de justice a reçu une plainte du gouvernement autrichien contre la Grande-Bretagne. Le premier reproche à la seconde de financer la construction d'une centrale EPR. L'Autriche souhaite que les subventions servent à des installations propres.
Tout le monde ne le sait pas, mais l’Autriche a la particularité d’avoir adopté, en 1978 et par référendum, l’interdiction de la construction de centrales nucléaires.
Au départ, la Commission européenne autorise le gouvernement britannique à subventionner la construction d’un réacteur EPR sur les lieux d’une centrale qui existe, celle d’Hinkley Point. L’Autriche souhaite une réorientation des subventions accordées.
EPR anglais : axer les subventions sur d’autres sources d’énergie
Ce projet estimé à 31 milliards d’euros est mené par EDF et Areva, en partenariat technique avec CGN et CNNC, sociétés chinoises. Mais que demande exactement Vienne ? Werner Faymann, chancelier autrichien, l’a expliqué dans un communiqué : “Les aides sont là pour soutenir les nouvelles technologies dans l’intérêt général de tous les pays de l’UE. Cela ne concerne en aucune façon l’énergie nucléaire (…) Les centrales nucléaires sont dangereuses, coûteuses, et ne sont pas compétitives – d’un point de vue économique et écologique – par rapport aux technologies du futur liées au vent, à l’eau ou à l’énergie solaire”.
Déjà la 2ème plainte
Il y a à peine 4 jours, 10 fournisseurs d’énergie allemands et autrichiens avaient déjà fait cause commune pour un possible et prochain dépôt de plainte . Ces fournisseurs et services municipaux indiquent que ce projet augmente le risque d’une distorsion de concurrence au détriment des énergies renouvelables.
Les subventions sont également dénoncées par des ONG de défense de l’environnement, des responsables politiques écologistes et d’autres Etats membres de l’Union européenne, comme le Luxembourg par exemple.
Pour le gouvernement de nos voisins outre-Manche, c’est la sérénité qui domine et explique que “la décision de la Commission (européenne) est solide et résistera à toute remise en cause”. Sur le papier, la nouvelle centrale d’Hinkley Point doit entrer en service en 2023. Cependant, EDF a retardé la décision ou non de financer le projet de ces deux réacteurs anglais.