Doliprane racheté par des Américains : la France crie à la trahison
L'État français intervient face à la possible acquisition de Doliprane, une marque de paracétamol très populaire, par un fonds américain, invoquant des préoccupations relatives à la souveraineté sanitaire du pays. Qu'adviendra-t-il de cette transaction ?
Tl;dr
- Sanofi envisage de céder Doliprane à un fonds américain.
- État français inquiet pour la souveraineté sanitaire.
- Des discussions sont en cours pour garantir la protection de l’emploi et de l’approvisionnement.
La souveraineté sanitaire en question
La possible vente de la célèbre marque de paracétamol Doliprane à un fonds américain suscite de vives inquiétudes. L’État français, soucieux de préserver la souveraineté sanitaire du pays, a pris les devants.
Des inquiétudes exprimées
La décision du groupe pharmaceutique français Sanofi de céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public, Opella, qui commercialise le Doliprane, au fonds d’investissement américain CD&R, a provoqué une onde de choc. Les syndicats et une grande partie de la classe politique redoutent les répercussions d’une telle vente sur la souveraineté sanitaire du pays et les 250 emplois du site de production à Lisieux.
La perspective d’un repreneur américain est perçue comme une « trahison envers la France et envers tous les salariés », selon Johann Nicolas, délégué syndical CGT Lisieux. « Notre première requête, c’est restons Sanofi », a-t-il déclaré.
Intervention de l’État
Face à ces inquiétudes, le gouvernement a réagi. « Le gouvernement a les instruments pour garantir que la France soit protégée », a affirmé le président Emmanuel Macron. Antoine Armand, le ministre de l’Économie, a indiqué avoir entamé des discussions avec les parties prenantes pour établir des « engagements extrêmement précis », assortis de garanties et de sanctions.
Il a également évoqué la possibilité d’un actionnariat public et d’une participation à la gouvernance.
Des garanties demandées
Le maintien de l’empreinte industrielle et de l’emploi industriel sur les sites français, des engagements sur les volumes de production, la recherche et le développement ainsi que la préservation de l’écosystème des sous-traitants figurent parmi les obligations exigées.
Sanofi, de son côté, a tenté de rassurer en soulignant que le projet de scission permettrait la création d’un nouveau champion mondial de la santé grand public, basé en France. « Sanofi souhaite être associé à ce projet, puisque nous gardons 50% du capital. Ce n’est pas une vente sèche », a précisé Frédéric Oudéa, le président du conseil d’administration de Sanofi.