Dieudonné a écrit à Salah Abdeslam en vue de le rencontrer
C'est Le Parisien qui révèle l'information. L'humoriste a dit travailler sur un livre intitulé "Comment arrêter les attentats en France ?"
Salah Abdeslam, actuellement incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, est le dernier terroriste vivant présumé des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Dans son édition du 15 janvier, Le Parisien révèle que l’humoriste controversé Dieudonné a écrit une lettre d’une page, pour appuyer sa volonté de le rencontrer.
“Comprendre votre état d’esprit”
C’est avec l’écriture d’un livre intitulé “Comment arrêter les attentats en France ?”, avec deux autres auteurs, que le polémiste justifie ce besoin de rencontre, indique le quotidien.
Avec courtoisie il écrit, dans ce courrier daté du 30 septembre dernier : “Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés. Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit et les raisons qui vous ont poussé à agir. La violence est un mode d’expression qui surgit quand tous les autres ont échoué : l’attentat a pour but d’envoyer un message fort qu’on ne peut transmettre autrement. C’est en tout cas comme ça que nous le comprenons. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite et à laquelle la société reste sourde”.
Une demande refusée par le juge d’instruction
Me Gérard Chemla, avocat de victimes, ne cache pas son malaise : “Cette lettre nous pose un problème. Il y a une inversion des valeurs. L’humoriste présente le terroriste comme une victime de la société en état de légitime défense. À partir de cette analyse, on peut tout légitimer”.
Pour sa part, Me Jacques Verdier qui représente Dieudonné a corroboré l’existence de la missive. En outre, il justifie : “Il ne s’agit pas du tout d’une provocation ni d’une quelconque sympathie pour le terrorisme. Il y a une volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes. C’est un travail de construction que M. Dieudonné effectue avec deux psychothérapeutes”. Toutefois, le juge d’instruction a refuser que cette se rencontre ait lieu.