D’ici 2026, une célèbre enseigne remplacera 30 magasins GiFi appelés à disparaître

Image d'illustration. Magasin décoration maison gifiADN
Le groupe GiFi a annoncé la fermeture progressive de 30 de ses magasins d’ici à 2026. Ces points de vente ne resteront pas vacants, puisqu’une grande enseigne déjà bien implantée en France viendra s’y installer.
Tl;dr
- Jusqu’à 30 magasins GiFi deviendront Grand Frais d’ici à 2026.
- GiFi subit une forte pression concurrentielle et financière.
- Grand Frais promet la préservation des emplois concernés.
Un virage inattendu dans les zones commerciales
Le paysage des zones commerciales va connaître une évolution inattendue : une trentaine de magasins GiFi, bien connus pour leurs rayons déco à prix cassés, laisseront place, d’ici à 2026, à de nouveaux points de vente Grand Frais. Cette opération, annoncée en octobre dernier et confirmée par un communiqué commun des deux enseignes, marque un véritable tournant pour les habitués du shopping dominical, soudainement privés de leur repaire de bons plans au profit de stands regorgeant de produits frais.
Derrière la transaction : ambitions et difficultés croisées
Si la transaction – dont le montant reste discret – est prévue sous réserve d’autorisations réglementaires, elle traduit surtout l’ambition marquée de Grand Frais. Le spécialiste du frais, fort de ses 335 magasins actuels et d’une vingtaine d’ouvertures annuelles, entend ainsi renforcer sa présence là où il partage déjà la clientèle avec GiFi. Comme le précise Jean-Paul Mochet, président de Grand Frais Gestion cité par Ouest France, il s’agit d’« une première », l’enseigne ne cherchant pas la course effrénée aux mètres carrés, mais plutôt une croissance ciblée.
En parallèle, cette cession prend racine dans un contexte nettement plus délicat pour GiFi. L’enseigne souffre face à une concurrence agressive incarnée par Action ou Maxibazar – sans oublier les plateformes comme Temu. Résultat : rééchelonnement de la dette en 2024 et plan de soutien bancaire mis en place en janvier. D’après une source proche du dossier, l’entreprise perdrait actuellement près d’un million d’euros chaque jour.
L’avenir des salariés et des clients en suspens
Au-delà des chiffres, ce bouleversement soulève inévitablement des questions sur le sort des employés concernés. Pour rassurer, le groupe propriétaire de Grand Frais (aussi à la tête de Prosol) promet de « mettre tout en œuvre pour préserver l’emploi et offrir un poste avec reprise de leur ancienneté ». Reste que la tension demeure palpable : si un plan social a été suspendu cet été au siège villeneuvois, les départs volontaires s’accumulent déjà sans remplacement. Laurent Mardaga (CFDT Villeneuve-sur-Lot) ne cache pas son inquiétude : « Quand on commence à vendre les bijoux de famille, c’est que ça ne va pas ».
Pour y voir plus clair, voici ce qui attend les consommateurs :
- Bientôt moins d’objets déco bon marché dans plusieurs villes.
- L’offre alimentaire locale prendra le relais dans ces mêmes locaux.
Poursuite d’activité sous haute pression pour GiFi
Cependant, tout n’est pas encore joué pour GiFi. Malgré cette revente partielle et le contexte tendu (1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires, mais une rentabilité érodée), l’enseigne conserve ses 620 magasins restants et compte toujours sur ses collections maison pour redresser la barre. Le calendrier précis ainsi que les villes concernées seront détaillés ultérieurement. Ce qui semble certain désormais : dans bien des quartiers commerciaux français, les clients devront bientôt troquer leurs cadres photo contre des cagettes débordantes de fruits et légumes.