Des troubles du cerveau causés par l’utilisation de pesticides
Des agriculteurs fréquemment exposés aux pesticides rencontrent des problèmes au niveau cérébral. Une étude présentée dans la journée de mercredi montre une diminution de leurs capacités.
Lors du colloque de l’agence de sécurité sanitaire ANSES, cette étude française expose la dangerosité des pesticides. Une spécialiste de la santé au travail exerçant à l’université de Bordeaux Segalen, le docteur Isabelle Bladi confirme la présence « d’altérations des performances aux tests neurocomportementaux chez les sujets professionnellement exposés aux pesticides par rapport aux sujets non exposés ».
Les chercheurs se sont attardés sur des agriculteurs implantés en Gironde. Des viticulteurs utilisant des fongicides et des agriculteurs n’ayant pas recours à ce type de produit ont participé à cette enquête. Ils ont subi trois sortes de tests sur douze ans, les résultats sont déconcertants, le suivi confirme une « détérioration cognitive ».
Un renforcement de la maladie de Parkinson et d’Alzheimer
Quatre années d’exposition suffisent pour que les performances cérébrales subissent une diminution. Au bout d’une douzaine d’années, 50% des viticulteurs révélaient une détérioration au niveau de leur santé. De nouveaux tests ont été mis en place notamment pour suivre l’évolution de cette altération. Les troubles causés par l’utilisation de différents pesticides peuvent tout à fait renforcer certaines maladies qualifiées de neurodégénératives comme l’Alzheimer ou encore Parkinson. Cette dernière bénéficie depuis le 6 mai dernier d’une reconnaissance chez les viticulteurs et les agriculteurs français comme maladie professionnelle.
Des solutions indispensables
À cause des problèmes engendrés par les pesticides, des solutions écologiques sont mises en place. Le remplacement est très difficile puisque ces produits bénéficient d’un réel monopole dans l’univers de l’agriculture. Ils ont un impact sur la santé des humains, mais également au niveau de l’environnement. Les produits phytosanitaires polluent les sols ainsi que les nappes phréatiques tout en exterminant les espèces pollinisatrices. En France, le plan Ecophyto 2018 devrait permettre la diminution de moitié de cette utilisation d’ici 7 années.