Soudan du sud : des soldats accusés d’avoir violé et brûlé vive des femmes
L'ONU accuse des soldats d'une forme de "brutalité nouvelle" dans le contexte de guerre civile qui sévit au Soudan depuis 18 mois. Des viols et des immolations perpétrés sur des femmes sont en cause. Des conflits sévissent dans ce pays depuis 2013.
La Mission des Nations unies au Sud Soudan (Minuss) qualifie de “brutalité nouvelle” les faits de viols et d’immolation de femmes dont elle accuse des soldats soudanais, dans ce pays en proie à la guerre civile depuis 18 mois. Dans son rapport rendu public mardi, la Minuss évoque sans ambage des “violations des droits de l’homme généralisées”.
Soudan du Sud : des accusations graves
Ce rapport est étayé par le récit de 115 victimes et témoins après une campagne de l’armée sud-soudanaise dans le département de Mayom menée contre les forces rebelles. Dans son communiqué, l’Organisation des nations unies (ONU) précise : “Les survivants de ces attaques ont affirmé que la SPLA et ses milices alliées du département de Mayom ont mené une campagne contre la population locale, tuant des civils, pillant et détruisant des villages, et provoquant le déplacement de plus de 100 000 personnes”.
Mais les agents sur place font état de “l’enlèvement et des abus sexuels contre des femmes et des filles, dont certaines auraient été brûlées vives dans leurs maisons”. “Des femmes et des filles ont été brûlées dans des huttes après avoir été victimes de viol collectif”, rapporte encore la Minuss en évoquant 9 incidents. Ils détaillent encore un témoignage affirmant avoir vu “un viol collectif perpétré par les forces gouvernementales contre une femme qui allaitait”.
Un conflit qui éclate en décembre 2013
Depuis l’éclatement du conflit, aux rouages complexes, nul bilan précis n’a pu être établi mais les estimations atteignent sans mal des dizaines de milliers de morts. Les combats se multiplient, et ces dernières accusations montrent selon l’ONU que “l’ampleur et le niveau de cruauté qui (les) caractérisent suggèrent une animosité qui dépasse les clivages politiques”. Cette multiplication “a non seulement été marquée par des accusations de meurtre, viol, enlèvement, pillage, incendie criminel et déplacement (de population), mais aussi par une nouvelle brutalité et intensité”.