Des experts recommandent de contenir la hausse du Smic à 1,4 % maximum

Le groupe d’experts chargé de l’évaluation du salaire minimum recommande de limiter la revalorisation du Smic à 1,4 % cette année, estimant qu’une hausse supérieure risquerait de nuire à l’emploi des travailleurs peu qualifiés.

Un Smic en hausse minimale pour 2026

Alors que la question d’une revalorisation du Smic revient régulièrement dans le débat public, le groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement vient tout juste de remettre son verdict annuel. Leur rapport, rendu ce jeudi à l’Exécutif et aux partenaires sociaux, va dans le sens de la prudence : pas de coup de pouce exceptionnel pour l’année à venir.

Des critères économiques décisifs

Leur position s’appuie sur plusieurs constats. Premièrement, ils pointent « le ralentissement du marché du travail, le niveau élevé du Smic par rapport au salaire médian et le coût important des exonérations de charges patronales sur les bas salaires ». Ces facteurs cumulés incitent donc à limiter la hausse à ce que prévoit la mécanique légale. Autrement dit, seule l’augmentation automatique liée à l’indexation sur l’inflation sera appliquée.

Une progression modérée du pouvoir d’achat

Cette augmentation automatique devrait atteindre environ 1,4 % au 1er janvier 2026 — une estimation qui se situe légèrement au-dessus de l’inflation attendue, elle-même évaluée autour de 1 %. Conséquence directe : pour les salariés concernés, soit près de 2,2 millions de personnes selon les chiffres du ministère du Travail (soit environ 12,4 % des salariés du secteur privé), cela représentera une hausse d’à peine vingt euros nets par mois. De quoi préserver un peu leur pouvoir d’achat, certes, mais sans provoquer le changement espéré par certains.

L’absence persistante de coup de pouce supplémentaire

Fait notable : depuis sa création en 2008, jamais ce groupe d’experts n’a recommandé une hausse supérieure au minimum légal. Si le gouvernement suit ces conseils – ce qui est généralement le cas – le Smic, actuellement fixé à 1.426,30 euros net mensuels (1.801,80 euros brut), ne bénéficiera donc pas d’un geste supplémentaire. En somme, pour beaucoup parmi les plus modestes, cette augmentation reste bien en deçà des attentes face aux défis économiques persistants.