Covid : la durée d’exposition, facteur déterminant de la transmission

Cette première et vaste étude révèle comment durée et proximité du contact affectent la façon dont le Covid-19 se propage.

Dans la revue Nature le 20 décembre ont paru les résultats d’une étude britannique sur le risque de transmission du Covid-19. Il s’avère que la durée d’exposition au virus serait plus importante que la proximité.

Cette étude de grande ampleur se base sur les données de 7 millions d’utilisateurs de l’application NHS Covid-19, entre avril 2021 et février 2022. Une application mise au point par les autorités sanitaires.

23 millions d’heures d’exposition analysées

Ces données représentent pas moins de 23 millions d’heures et 240 000 tests positifs. Les contacts entre personnes contaminées et non-contaminées ont été évalués en fonction de la proximité, de la durée et de la contagiosité calculées par l’application, afin d’estimer ensuite le risque de transmission.

La première conclusion est que 40 % des personnes ont été infectées à partir d’un contact familial, alors que ceux-ci ne constituent que 6 % des contacts enregistrés dans l’application. La durée de l’exposition à des personnes infectées était le facteur le plus important du risque de transmission. En effet, les contacts éphémères (moins de 30 minutes) représentaient la moitié des contacts signalés mais très peu de transmissions.

La durée, davantage que la proximité

En d’autres termes, la durée d’exposition à une personne infectée augmente davantage le risque d’être soi-même infecté que la proximité avec elle. En effet, huit contaminations au Covid sur dix viennent d’une exposition de plus d’une heure à une personne infectée.

Christophe Fraser, auteur principal de l’étude et professeur d’épidémiologie des maladies infectieuses, explique que « Ces résultats montrent à quel point de bonnes données pourraient être utilisées lors d’une future épidémie pour éclairer les précautions de distanciation sociale. Dans le cas du Covid-19, cela aurait pu conduire à mettre davantage l’accent sur la durée du contact comme risque de transmission ».

Les limites de l’étude

Même si les conclusions sont importantes, certaines limites apparaissent. En premier lieu, les citoyens devaient déclarer eux-mêmes leur statut vis-à-vis du Covid-19, ce que d’autres auraient pu oublier de faire. Ensuite, un test positif peut conduire à ne plus utiliser l’application.

Enfin, les personnes ayant recours à l’application sont plus susceptibles de respecter les recommandations de santé publique.