Covid-19 : risque de troubles cérébraux durables et complications tardives après hospitalisation
Une étude suggère qu'un lien existe entre le Covid sévère et des troubles cognitifs conséquents ainsi qu'un vieillissement cérébral prématuré, suggérant un impact à long terme de la maladie. Cela change-t-il notre perception de la Covid ?
TL;DR
- Une étude sur les séquelles cognitives et psychiques de la Covid-19 révèle des dommages persistants plusieurs années après.
- L’apparition de nouveaux symptômes est observée dans les cas où la rémission n’a pas été complète après six mois.
- Le changement de métier est fréquent chez ces patients, principalement lié à des déficits cognitifs et non à des troubles psychiques.
Les cicatrices de la Covid-19 au long cours
Une récente étude menée par l’Université d’Oxford et de Leicester a mis en lumière le choc durable du Covid-19 sur la santé mentale et cognitive. Celle-ci démontre que les effets de la maladie peuvent persister bien après la phase aiguë, voire même s’aggraver avec le temps.
Des séquelles endurantes et évolutives
Dépression, anxiété, fatigue et « déclin cognitif » sont des symptômes qui semblent inscrits dans la durée. Les patients hospitalisés lors de la première vague du virus, ont exprimé ces troubles deux à trois ans après leur admission, signe de la longévité de ces maux.
Plus inquiétant encore, de nouveaux symptômes peuvent surgir, accentuant ainsi l’impact du virus sur la vie quotidienne.
Une étude en temps réel
L’étude a suivi une cohorte de patients adultes, hospitalisés entre février 2020 et mars 2021 au Royaume-Uni. Ces personnes, qui avaient accepté de participer à l’étude, ont été recontactées plusieurs années après pour évaluer leur état mental et cognitif.
L’enquête a révélé que 74,5% souffraient de dépression, 53,5% d’anxiété et plus de 50% de fatigue. Plus d’un cinquième des patients a rapporté une dépression sévère, avec de la fatigue (24,6%) à ou un déclin cognitif (24,9%).
Un retentissement sur le monde professionnel
Cette étude souligne également l’impact du virus sur le parcours professionnel des patients, puisqu’un sur quatre a déclaré avoir changé de travail suite à leur hospitalisation. Les troubles cognitifs, comme des difficultés d’attention et de mémoire, étaient souvent associés à ce changement, contrairement à la dépression ou à l’anxiété. Freiner l’évolution de ces troubles persistants est donc un enjeu crucial pour permettre aux malades de retrouver une vie normale.
L’importance d’une prise en charge précoce du Covid long est mise en avant par cette étude. Les chercheurs soulignent toutefois que leurs résultats doivent être interprétés avec précaution, notamment en raison d’un biais de sélection. Il reste donc encore beaucoup à apprendre sur les effets du Covid-19 au long cours.