Covid-19 : des résultats prometteurs pour un vaccin nasal français
Cocorico, des chercheurs français viennent de dévoiler de premiers résultats prometteurs concernant un vaccin nasal contre la Covid-19.
Face à la pandémie de Covid-19, moult équipes de recherches travaillent sur des solutions afin de combattre la maladie, que ce soit par le biais de vaccins ou de traitements. Le jeudi 9 septembre, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’université de Tours ont présenté une innovation permettant de protéger contre le Sars-CoV-2 : un vaccin nasal. Après un an de travaux, les chercheurs soulignent notamment de premiers résultats encourageants concernant ce dispositif.
Une nouvelle solution pour se protéger contre la Covid-19
Pour le moment, le vaccin nasal développé par une équipe de recherche de l’Université de Tours / INRAE (équipe BioMAP) avec la biotech Vaxinano n’a été testé que sur des souris et hamster. A travers ces premiers travaux, Philippe Mauguin, PDG de l’Inrae, déclare que « les résultats précliniques sur modèles animaux sont très encourageants ». Il continue cependant en déclarant : « Ça ne veut pas dire que c’est gagné ! On ne mésestime pas toutes les étapes qui restent à franchir. Mais si on y arrivait, on aurait, dans les deux prochaines années, un vaccin français qui présenterait des originalités en termes d’efficacité et d’administration ».
Au niveau de l’utilisation de ce dispositif, le vaccin serait directement administrable via voie nasale, mais cela ne se passera pas comme lors de l’inhalation d’un « spray nasal ». Isabelle Dimier-Poisson, professeure des universités, responsable de l’équipe de recherche BioMAP Inrae- Université de Tours, chargée du projet de développement du vaccin, décrit ainsi que « le système d’instillation reposera sur une seringue, mais au lieu d’ajouter une aiguille, on installe un embout avec la quantité souhaitée de produit ».
En plus de cet avantage concernant l’administration du vaccin, la chercheuse explique que la solution « peut se conserver plusieurs années à 4°C et plusieurs mois à 20°C ». Du côté de l’efficacité de ce dispositif, ce candidat vaccin permettrait de protéger contre les formes graves du coronavirus, mais aussi toute infection. Il faudra tout de même des études cliniques sur l’homme pour affirmer à l’avenir ces propos.
Lors de ces premiers tests, l’ensemble des souris non-vaccinées sont mortes alors que 100% des spécimens vaccinés avaient survécu et ne présentaient aucun signe clinique. Du côté des hamsters, Isabelle Dimier-Poisson explique qu’après avoir recherché le virus dans leurs poumons et leurs fosses nasales, il n’y avait aucune charge virale deux jours après la vaccination. Cela confirme ainsi que le « vaccin serait capable de protéger vis-à-vis des formes sévères, mais également d’arrêter la transmission ».
Avec une phase clinique prévue pour le deuxième semestre 2022, le vaccin nasal français pourrait finalement être commercialisé en 2023. Isabelle Dumier-Poisson explique ainsi que même une majorité de la population française est déjà vaccinée, cette solution pourrait permettre de « participer aux campagnes de rappels, qui vont être élargies. Ou peut-être pour des populations qui n’ont pas accès au vaccin aujourd’hui, les moins de 12 ans. Comme pour la population un peu hésitante face à la piqûre. Enfin, beaucoup de pays n’ont pas ou très peu accès au vaccin ».