Coronavirus dans le Morbihan : une habitante harcelée pour suspicion de Covid-19
Depuis début avril à Quiberon, dans le Morbihan, une femme de 36 ans est harcelée par son voisinage qui la suspecte d'avoir contracté le Covid-19. La trentenaire reconnaît avoir été diagnostiquée d'une maladie pouvant avoir été causée par le virus.
Depuis plusieurs semaines, une habitante de la commune de Quiberon, dans le Morbihan, doit composer avec une santé fragile et un voisinage partiellement malveillant. Dans son papier (article complet réservé aux abonnés), Le Télégramme indique que fin mars, cet ex-salariée dans l’hôtellerie présentait des symptômes “légers” du coronavirus Covid-19. Son médecin l’a alors mise à l’isolement pendant quatorze jours, une période durant laquelle des complications respiratoires sont apparues. La voix affaiblie, cette femme explique que le Covid-19 pourrait l’avoir atteinte : “Tous les médecins que j’ai consultés ont diagnostiqué une maladie chronique inflammatoire des bronches (BPCO), qui pourrait avoir été déclenchée par le virus”.
Soupçonnée d’avoir le Covid-19, des voisins l’incitent au suicide
Après être rentrée de l’hôpital, la trentenaire a commencé à ressentir l’hostilité d’une partie de son voisinage. La porte d’entrée de l’appartement a ainsi été taguée de mots pour le moins blessants, et pas seulement pour la langue française. Les messages qualifient ainsi l’habitante de “meurtrière” et d'”assassin”, en l’incitant à partir voire à mettre fin à ses jours. Trois jours après son retour, elle avait observé une affiche non signée et placardée dans la cage d’escalier : “Puisque nous vivons en bons voisins, nous demandons aux personnes ayant une suspicion de Covid-19 ou l’ayant déclaré de ne pas toucher les poignées de porte et les rambardes”. Une recommandation que la trentenaire avoue ne pas pouvoir suivre car handicapée. Ses sorties se limitent par ailleurs à des motifs médicaux.
Une voiture rayée après l’intervention de la gendarmerie
“Je le vis très mal. Des voisins me prennent en photo dès que je mets le nez dehors. Que vais-je dire à mes enfants, qui sont actuellement confinés chez leur père, quand ils vont découvrir toutes ces inscriptions sur notre porte ?”, s’inquiète la trentenaire. Outre les tags sur sa porte et les mots glissés sous cette dernière, cette mère de famille a également vu sa voiture rayée. Un dernier acte intervenu après une préplainte déposée en ligne et l’intervention de la gendarmerie pour un cours de pédagogie. Le bailleur social Bretagne Sud Habitat (BSH) a été alerté suite aux dégradations commises sur le véhicule.