Burundi : la mobilisation anti-Nkurunziza se renforce
Après un week-end de trêve au Burundi, les manifestations contre un troisième mandat du Président en exercice ont repris ce lundi matin.
Les manifestations contre un troisième mandat du chef de l’Etat du Burundi, Pierre Nkurunziza, ont repris lundi à Bujumbura, depuis certains quartiers périphériques de la ville.
Malgré les efforts des forces de l’ordre depuis une semaine pour tenter de contenir les manifestants, ces derniers auraient réussi à gagner la place de l’Indépendance, en plein centre de Bujumbara.
Les protestataires auraient rapidement été dispersés par les forces de l’ordre, à l’aide de tirs de sommation et de gaz lacrymogènes.
Dans d’autres quartiers périphériques de la capitale, des regroupements de jeunes en colère ont donné lieu à des affrontements avec la police.
Pierre Nkurunziza, une troisième mandat inconstitutionnel
A 51 ans, Pierre Nkurunziza, président du Burundi depuis 2005, s’apprête à briguer son troisième mandat. Il a été désigné fin avril par son parti, le CNDD-FDD, comme candidat à l’élection présidentielle du 26 juin.
L’opposition avait alors immédiatement appelé les Burundais à manifester afin de protester contre cette 3e candidature, qu’elle juge contraire à la Constitution.
Au moins deux personnes avaient ainsi été tuées dimanche 26 avril à Bujumbura, après avoir reçu des balles tirées par des policiers.
Quelques centaines de jeunes s’étaient en effet regroupés dans certains quartiers de la capitale, réclamant le droit à “manifester pacifiquement”, comme l’avaient fait la veille les partisans de Nkurunziza. Ils en avaient été empêchés par les policiers burundais.
Burundi : une semaine cruciale pour le scrutin à venir
La Cour Constitutionnelle doit se prononcer cette semaine quant à la validité de cet éventuel mandat. Mais son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir en place laisse présager une validation de la candidature du Président en exercice.
De son côté, l’opposition devra également décider de sa participation ou non au scrutin si Nkurunziza maintenait sa candidature. Elle pourrait décider de boycotter les élections, comme elle l’avait fait en 2010.